Mon amie Bianca Bastiani m’a demandé si je voulais faire une chronique de son Pentacle de Vénus.
J’ai mis en veille toute activité d’écriture depuis plusieurs mois. De plus, le genre de ce livre, fantastique parlant de magie et de sorcellerie, ne fait pas partie de mes centres d’intérêt habituels. J’étais naturellement porté vers un refus. Mais l’amitié sait nous bousculer.
Je connais assez bien le coin où vit Bianca. Ma maman en était originaire et j’y ai passé les étés pendant mes premières 25 années. Cette région du nord des Landes, près des lacs, où les vieilles dames toutes sèches, aux profondes rides, habillées en noir des pieds à la tête qui papotaient en Français à l’épicerie du village, se mettaient à parler « patois » dès qu’entrait le petit drôle palot que j’étais à l’époque. Elles ignoraient que mon oreille comprenait quelques mots.
Ces mots, je les ai retrouvés dans le Pentacle de Vénus. Bianca parle beaucoup de son pays, et nous offre, autour de la trame de son histoire et de ses personnages, un petit lexique de ce fameux « patois » que j’entendais enfant. Il s’agit en fait d’une langue régionale, occitane mâtinée de basque. Et je m’en suis régalé, comme de l’accent avec lequel mon grand-père les aurait prononcé.
La vie nous octroie souvent des semelles de plomb, comme de bouder certains genres de littérature. Défaites-en les liens et l’histoire de Bianca vous emmènera dans le Nord des Landes, en Roumanie, dans des temps anciens et aussi maintenant. Ses personnages, extraits de la vraie vie, bien que crédités de pouvoirs plutôt hors normes, ont de l’épaisseur. Ils sont attachants et vous les adopterez vite.
Laissez-vous faire, c’est sans douleur, avec ce plaisir un peu coupable de baisser la garde et de croire aux histoires qu’on vous raconte. Bianca Bastiani écrit sans affectation, dans une langue fluide et aisément accessible par tous.
Lisez « Le Pentacle de Venus – vol 1 ». Vous retrouverez ses personnages dans le volume 2 du Pentacle de Venus.
Il y a un mois j’expliquai ma fréquentation récente de la salle de sport, ses raisons et la précaution que j’y mets : 62 tonnes
J’ai, depuis ce premier retour, augmenté quelques poids sur les machines déjà connues et découvert cinq nouvelles machines, dont deux concernant les abdominaux. L’une s’appelle « Abdominal crunch ». Je l’appelle « Abominable crunch ». À noter que, si je connais le concept d’abdominaux pour avoir vu des photos et certains amis en maillot de bain, je n’ai jamais eu de ma vie.
Afin de rester sur une durée d’une séance ne dépassant pas trop 1h30, y compris le cardio (vélo et marche), j’ai réparti le programme sur deux sessions, réalisées alternativement. Certaines machines sont utilisées une semaine sur deux, d’autres à chaque fois, comme le cardio. J’essaie de faire en sorte que l’effort soit similaire dans les deux, et ce n’est pas simple.
Cette répartition bougera certainement dans le temps. Une des leçons apprises depuis deux mois est de ne pas reproduire les choses bêtement, façon « bourrin », mais d’écouter mon corps. C’est ainsi que si j’ai été affaibli par un dérangement intestinal dû aux médocs, je dois être prudent et moins forcer.
J’ai peu de réserves. La situation s’est améliorée avec le nouveau traitement. Je ne me trouve plus en détresse respiratoire après le simple fait de monter les escaliers sans faire un arrêt sur le palier. Si je vais à la salle pour renforcer mon corps afin de lutter contre sa décrépitude annoncée, je dois pour l’heure me méfier d’un excès d’optimisme. En résumé, je dois tenter de faire progresser les exercices, mais sans aller trop loin et risquer de me retrouver en détresse respiratoire. Un jeu d’équilibriste…
Globalement, cela me plait toujours et j’attaque mon troisième mois, à raison de trois séances par semaine. En août, j’ai ainsi fait treize séances et soulevé 115 tonnes.
Exemple d’abominable crunch (photo récupérée sur internet, pas de nom de photographe à citer)
Cela ne ressemble-t-il pas à la machine de torture que certains inquisiteurs auraient bien voulu avoir pour faire avouer n’importe quoi à n’importe qui ? Et bien, après mûre réflexion, c’est exactement cela…
Je vais vous parler des gens que j’y croise. Souvent les mêmes, qui viennent ici les mêmes jours que moi, ou peut-être y viennent tous les jours. Je ne bavarde avec aucun, mais on échange quelques bonjour ou bonne journée avec les plus loquaces. Le plus grand nombre reste fermé, très concentré sur son action et ne laissant aucune ouverture vers autre chose. Je ne leur en veux pas, je fais pareil.
Il y a quelques gars super musclés. Imagine, tu passes sur la machine juste après eux et tu oublies de régler le poids. Tu tentes de lever la barre et elle ne bouge pas d’un millimètre. Cela m’est arrivé ce matin. J’ai regardé les poids, c’était au max, alors que je monte à peine le cinquième de cela. Si je n’avais pas été livré à la naissance, j’apprendrais la modestie.
Peu sont tatoués des pieds à la tête. C’est le cas d’une jeune femme, qui vient surtout quand Nel, le coach, n’est pas là. Ce qui lui permet de mettre sa musique sur les enceintes. Et là, c’est boum, boum, boum…. Avec le même rythme du début à la fin. Cela aiderait le travail sur les machines, selon elle !
Avec miss tatouée, ni bonjour, ni belle journée, que dalle !! Un jour, elle s’est fait un peu reprendre par trois jeunes, qui lui ont demandé s’ils pouvaient enlever cette musique de merde. Elle leur a laissé le lead et ils ont envoyé du bon rap. C’était plus agréable.
J’ai bien pensé à installer mes ear plugs pour me diffuser du jazz, mais je ne suis absolument pas certain du résultat… Jazz et muscu, un attelage plutôt incongru…
Un autre gars, équipé d’oreillettes, souffle fort lorsqu’il travaille, suffisamment pour que l’entourage, même éloigné, entende Pchhhhh…Pchhhhh…Pchhhhh….au rythme des efforts. On dirait une machine à vapeur, c’est impressionnant de régularité. Paul l’appelle Pchhhhh ou des fois Denis, comme Denis Papin, pas Jean-Pierre ! « Tiens aujourd’hui, on n’a pas vu Papin ! » ou « T’as vu, Pchhhhh est pas là ! Non j’ai pas vu mais j’entends le calme…»
Certains respectent les consignes de bien nettoyer tout ce qui a été en contact avec notre peau, avec le matériel proposé par la salle. D’autres s’en contre foutent royalement. Il faut les repérer afin de nettoyer la machine qu’ils viennent de quitter avant de l’utiliser.
Une machine est en rideau depuis trois semaines, la société qui interviendra ne le fera que lorsque plusieurs salles auront des machines HS dans le coin. Le contrat de maintenance n’a pas été bien négocié, je trouve. Voilà ce que l’on obtient lorsque l’on privilégie un coût bas à un service à la hauteur. Question de point de vue.
Ah oui, j’oubliais. J’ai appris le nom de quelques muscles dont l’existence n’était, jusque-là, pas arrivée jusqu’à mes oreilles. C’est dingue tous ces muscles, et personne ne m’avait rien dit.
Onze années de cancer m’ont fait cohabiter avec mon corps. Avant, lui et moi ne faisions qu’un. Dans le but louable de me sauver la vie, les médicaments anticancer l’ont mis à mal. Petit à petit, il s’est écarté pour s’installer à côté de moi, comme une entité étrangère. Mon véhicule devrait me porter fièrement, pourtant, dans le meilleur des cas, c’est moi qui supporte sa faiblesse.
…pour une durée indéterminée. Depuis la publication du premier article en janvier 2017, il y a plus de cinq ans, j’ai publié près de 400 articles de nature, de taille et d’intérêt différents. Je ne pense pas que cette pause soit définitive, mais la contrainte de « devoir » publier régulièrement me pèse de trop. Plutôt que de culpabiliser, il me semble plus correct de vous prévenir que je mets le frein à main sine die.
Je tiens surtout à vous remercier de m’avoir suivi avec fidélité et surtout d’avoir alimenté des échanges via les commentaires. J’ai croisé, grâce à Maux et Cris, des personnes attachantes. Je ne souhaite aucunement briser les liens créés et vous pouvez continuer d’échanger avec moi via Facebook, Tweeter, Linkedin et Instagram (je n’irai pas sur de nouveaux réseaux sociaux..).
Je vais continuer ce que j’ai récemment commencé, à savoir m’occuper de maintenir mon organisme en état de se bagarrer avec le crabe. Rassurez-vous, tout va pour le mieux. Mes examens récents ont montré une légère diminution de la taille de la tumeur, aucune autre n’étant apparue. Mais les traitements affaiblissent inexorablement. Me sentant un peu comme sur une pente glissante, et non pressé d’arriver au bout, j’ai décidé d’aller dans une salle de sport trois fois par semaine afin de reprendre du tonus. Je n’avais plus conscience d’avoir un corps. Les premiers résultats sont là. Le sentir de nouveau, associé au fait de marcher régulièrement, fait un bien fou.
Je continue de réfléchir à des histoires. Sans doute en écrirai-je encore. Je continue aussi la photo et souhaite me mettre au dessin dès la rentrée. J’ai arrêté la moto, qui me donnait plus de mal que de plaisir. Je dois recharger la batterie de Liberté et la mettre en vente. Cela fera un peu de place au garage. Je fais toujours de la guitare et continuerai encore longtemps de tisser des harmonies et des mélodies au gré de mon envie. Mon plaisir est de creuser une veine jusqu’au bout de mes possibilités. Ainsi j’apprends sans arrêt.
Prends soin de toi et de tes proches. Je t’embrasse fort.
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