Maux & Cris

Neige il y a eu. Puis des températures agréables ont pris le dessus, faisant disparaître la blanche couche avec l’efficacité d’un sèche-cheveu géant.

Tout à l’heure, je partais en ville. Dans la platebande, des perce-neiges faisaient les beaux. Je sors le smartphone et clac, dans la boite. Comme il n’y a plus de neige, je les ai appelé perces-pas-neige, non soufflé par ma fille Lola, lorsque je lui ai raconté.

La photo n’a rien d’exceptionnelle, mais on s’en fout, ce n’est pas l’objet. Comme indiqué plus haut, je vaque à mes occupations en ville. Quand je dis en ville, c’est beaucoup dire. Mais qui dirait « je pars en village » ? Nous sommes bien d’accord : personne. Bref, je vaque en village. On ne dit pas vraiment non plus. Bon, on s’en fout.

Je reçois alors une photo sur mon smartphone. Notez que cela fait deux fois que j’écris smartphone. Si je voulais utiliser le terme français, je dirais « téléphone intelligent ». Est-il réellement intelligent ? Est-ce une intelligence artificielle ou un concentré d’intelligence humaine codée ? Plutôt que d’être en proie à une attaque massive de perplexité, je vais continuer avec smartphone… Les puristes ou les ceusses que cela dérangeraient n’ont qu’à s’adresser où ils veulent…

Et alors cette photo c’est quoi ? Oui t’as raison, alors c’est quoi ?

Finalement, si l’attaque de perplexité ne vient pas d’où j’imaginai, je la prend en pleine face. D’un coup, l’idée m’étreint (non, non, pas de banlieue…ni à grande vitesse, à vapeur non plus…). C’est un elfe qui a pris la photo de moi en train (non non…) de prendre la première photo et me l ‘a envoyé. Première info : nous avons des elfes. Des, je ne peux l’affirmer. Au moins un. Deuxième info : ils ont des téléphones intelligents, et accessoirement, troisième info, mon numéro de portable.

Soit.

Mais comment cela se passe avec Charlie. Où est Charlie ? Non, il ne s’agit pas du dessin avec les tee-shirts rayés blancs et rouges. Qui est Charlie ? Charlie est notre chatte. Enfin, plus exactement, nous sommes ses humains.

Comment se comporte un chat vis à vis des elfes ? Une question que l’on a pas de raison de se poser si l’on n’a pas de chat, ou si l’on a pas d’elfe, ou dans les cas extrêmes où chat et elfe seraient tous deux absents.

Le chat considère-t-il l’elfe comme une souris (ou assimilé, référence à une méthode…) dont le seul intérêt serait de devenir un jeu et, certaines fois, un encas. Si j’avais écris « et dans certains cas, un encas » j’aurais perdu un certain nombre d’entre vous. Pas sûr de ne pas m’auto-perdre d’ailleurs… Le chat est-il un jouet pour l’elfe ? Ces deux s’amuseraient-ils ensemble dès que nous avons le dos tourné ?

Notons que les humains que nous sommes n’ont jamais vu de chat jouer avec un elfe. Est-ce pour autant que cela n’arrive jamais ? Impossible de l’affirmer. Il parait que beaucoup de choses que nous n’avons jamais vu existeraient. Même si cette idée parait risible, quelque chose interdit de le gommer a priori.

Par contre les chats existent, c’est prouvé. Le mien dort encore sur le lit, que je ne peux pas faire, du coup. Le lit ne sera fait que lorsque Charlie daignera se lever.

Si je vois notre elfe, je vous le dis.

Il y a deux jours j’ai été me balader sur le chemin de halage qui suit un petit bras de la Seine juste devant chez nous. Cet arbre aux branches cassés se lève comme pour un appel au secours.

J’aime ce dépouillement, le ciel gris bleu et l’eau un peu verdâtre. C’était très calme. L’eau courait doucement. De rares rides (j’alitère…) indiquaient parfois que le fluide rencontraient des choses immobiles. Quelques hérons, deux cygnes et un cormoran volant au ras de l’eau.

Il y a devant nos fenêtres une branche sur laquelle sont souvent posés un héron et un cormoran, comme deux vieux copains déblatérant toujours les mêmes conneries. On les aime bien ces deux-là.

Bonne journée.