L’emplumé avait un arbre
Un bel arbre vert
Immense géant
Vert d’un côté
Racines de l’autre
Sous son épaisse chevelure
Battait un fier tronc
Dans son tronc battait un vert
Un verre, non, pas un vers
Un ver vert rampait sur sa feuille
L’arbre était dur de la feuille
Vieux géant encore vert
Appuyé contre je m’ombrais
Sous ce chêne j’étais gland
Lui caduque, moi caduc
Sa canopée suçera encore
Le bleu cru du grand ciel
Quand je téterai déjà ses racines
Bleu et vert, infinie beauté
L’hiver plus de vert mais
Sa force nous fait taire
L’été un écureuil l’habite
Pas loin d’un elfe
Juste au dessus du tronc
Dans son tronc un trou
De son trou jaillit un train
Dans ce train très chic
Un meuble en bois
Se souvient pensif
Du chêne qu’il était
J’aurais jamais du le quitter
Loin de lui je ne peux hêtre
J’aurais dû, oui, j’aurais dû
À mon chêne m’enchaîner
Plein d’oiseaux l’habitent
Ils trillent leur existence
Petits colorés zinzinulent
Le pivert tient la percu
Les encostumées jacassent
Noir à bec jaune nous enchante
Sans lui, je déchante
Le jour où j’aurais fini
D’en jouir il sera l’heure
D’allumer l’ultime brasier
Me balayer dans l’urne
La vider au pied du tronc
De mon bel arbre
Le merle me saluera et
Il ne serait pas étonnant
Que du ciel descende
De gauche puis de droite
Petite, légère et fine
L’ombre blanche
D’une petite plume
L’emplumé, 7 juillet 2020
Le croirez-vous, mon arbre a demandé un droit de réponse !
Bonne journée mes ami(e)s !
Auprès de son arbre, l’emplumé vivait heureux (air connu).
Bonn journée, Régis !
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Impossible de ne pas penser à Georges ! Bonne journée Jean-Louis !
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C’est très touchant et joliment tourné comme texte. J’y ai trouvé une pincée de Brassens, un soupçon de Prévert (vert, on y revient) et une belle plume.
J’habite dans une commune où on célèbre la fête de l’arbre tous les cinq ans, ce texte ne pouvait donc pas me laisser indifférente.(https://photonanie.com/2019/03/23/du-cote-de-chez-ma-48/)
http://www.photonanie.com
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Merci Photonanie ! Ton mot me touche profondément. ❤️
Brassens m’avait vite sauté au visage. Mais je reconnais que Prévert m’avait chatouillé. En fait, c’est en relisant qu’il m’était apparu. Du coup, j’étais plutôt fiérot…
Fabuleux cette fête de l’arbre. Tu habites un endroit qui les aime. C’est chouette !
Bonne journée Photonanie ! ❤️
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Merci pour ce moment de poésie reposante et épicurienne au sens premier : des joies simples dans des plaisirs simples. La sagesse est en toi Régis.
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Merci Arishem, je suis très touché. tu me parles de sagesse, d’autres amis me parlent de sagesse, mais alors pourquoi le miroir me renvoie-t-il l’image de celui que j’étais à 12 ans et pas mon image actuel ? Ceci dit, j’aime bien l’idée, il faut juste que je m’habitue…
Merci et bonne soirée.
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Merci pour cette ode joyeuse et mélodieuse à nos « vieux géants verts ». A ne jamais quitter des yeux.
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Non, il faut garder nos yeux fixés dessus… tout le temps… sinon il parait que les géants s’envolent….
Bonne soirée.
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C’est tout joli ! J’adore.
Merci à notre cher emplumé fort inspiré. La nature a une musique pour ceux qui l’écoutent. La preuve en est. 🙏😘🌹
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Merci beaucoup SOLène.
Les beaux géants verts nous parlent et nous susurrent leurs musiques dans le creux de l’oreille. Mais si on les snobe, ils peuvent aussi nous attraper de leur grand bras et nous gober tout cru !
Bonne soirée, SOlène Plumette !
🌹😘
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