Maux & Cris

Textes, Poèmes, Livres, Rêves et autres billevesées

5/5/2020

Le petit billet bascule…

Deux ou trois araignées d’eau sont posées sur la surface de l’ étang. Leurs longues pattes créent une petite dépression à la surface sans rompre cette dernière. Il s’interroge sur le principe physique qui permet cet anachronisme. Il pense à cette superbe sculpture de l’Italien Le Bernin qui, à l’âge de vingt-trois ans, avait terminé l’enlèvement de Proserpine. Sur cette sculpture, la main de Pluton s’enfonce avec une telle vérité dans la cuisse de Proserpine, que le marbre devient chair.

Une araignée d’eau vient de faire un bond de près d’un mètre sur l’eau sans en froisser aucunement la surface. Il a déjà fait tellement de photos de ces bestioles qu’il peut s’abîmer sans remord dans l’observation du spectacle. Un léger bruit derrière lui, comme un froissement de feuilles. Il se retourne mais ne voit rien, ni personne. Pourtant il lui avait bien semblé. Il connait par cœur les bruits ambiants. Celui-là n’en faisait pas partie.

Jamais personne ne trouble la quiétude de ses séances d’observation. Pourquoi cela changerait-il ? Encore un bruit. Il n’a pas le temps de finir de se retourner… un choc gigantesque, pas de douleur, tout bascule, les arbres, l’étang, il bascule en avant, son visage frappe l’eau violemment. L’eau gicle, il tente de prendre appui sur ses mains pour se redresser, mais un énorme choc derrière la tête le rejette dans l’eau. Puis plus rien. L’eau se calme petit à petit, le miroir redevient le terrain de chasse des araignées d’eau.

La jeune femme affûtée prend l’appareil photo, le place dans la sacoche contenant les objectifs et les filtres, regarde une dernière fois la scène d’un lent balayage de la tête, puis revient en arrière sur le chemin avant d’entamer la montée dans le sous-bois quasiment dans la pente la plus raide.

Elle doit rejoindre la crête. Sa moto, laissée derrière un buisson, l’y attend. Elle prend garde à ne pas choquer l’appareil photo, un Canon EOS 5D Mark IV. Full frame avec un capteur de 30,8 millions de pixels, aussi bon dans la lumière que dans les ambiances plus sombres. Très bon goût ce naze de Dupin !

Elle s’arrête deux secondes, vérifie qu’aucun bruit suspect ne la suit, ni ne la précède. Il ne s’agirait pas qu’on la voit remonter sur sa moto et quitter le coin. Tout est clair. Elle s’approche de la moto, glisse la sacoche dans le top-case, enfile son casque, monte sur sa Kawa Z1000SX, regarde autour, ne voit personne, démarre et s’arrache sans faire hurler le moteur.

Une fois la route principale rejointe, elle pousse plus sa machine. En moins d’une heure, elle sera chez elle, et cette histoire ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Elle aime s’approcher des limites, et ne se sent jamais autant exister qu’en les frôlant. Elle rentre une vitesse, se déboîte pour mieux passer le virage. Son protège-genou touche le sol.

Une Porsche surgit face à elle, côté gauche de la route. Une tâche noire qui prend tout l’espace, rien à faire. Un grand choc, elle décrit une ellipse au-dessus de la Porsche et s’écrase vingt mètres plus loin dans le néant.

Bonne journée !

 

6/5/2020

Le petit billet se réveille…

Aaaaahhhh ! Putain ! Merde, Lerat a volé en couinant et s’est écrasé contre le placard. Et voilà que je me retrouve avec la jambe droite, celle qui a shooté dans mon chat, sortie du lit et moi en train de me casser la gueule du plumard. Excuse-moi Lerat ! Je ne l’ai pas fait exprès. Je me baisse pour attraper la boule de poils et lui faire un câlin. Elle me regarde légèrement de travers et me crache un miaou de méfiance. Du style « t’as pas intérêt à t’approcher de trop, sinon je vais te montrer ce que c’est un félin. Compte tes doigts connard !! ».

Mais c’est quoi ce cauchemar de merde… D’abord je me fais agresser par une dingue que je ne connais pas. Cette cinglée me laisse pour mort dans un étang et ensuite va se tuer contre une Porsche. Les détails étaient si vrais. Je connais bien cette petite vallée. J’y vais de temps à autre pour me ressourcer. Il m’arrive de prendre mon appareil photo et de shooter quelques bestioles passant par là. Mais je n’ai jamais recherché à shooter une salamandre. Quoi que maintenant, je me dis que ça pourrait être fun.

Stop. Arrête de gamberger. Un café d’abord. En me dirigeant vers la cuisine, la glace m’inflige une tronche avec des cernes de compétition qui me bouffent les joues. On dirait Droopy. Ça sera double dose de café. Evidemment, plus d’eau dans la Nespresso. Tout en remplissant mon réservoir d’eau, je ferme les yeux deux secondes pour essayer de retrouver le visage de la nana. J’ai beau faire le point, je n’aperçois qu’une capuche avec au fond de deux yeux bleu clair. Et merde, ça déborde….

J’installe le réservoir sur la Nespresso, glisse une dosette dans le logement, ma tasse en dessous et appuie sur le bouton des longs. Le bruit me déchire les tympans. What else ? Une cafetière silencieuse, Georges. Qu’est-ce t’as foutu avec tes machines ? T’entends le bruit, non mais ! Je m’assieds, Droopy encore hagard, la tasse brûlante entre les mains. Je visionne la scène de nouveau. La capuche était moutarde, un jaune pas trop flash, une couleur comme ça. Mais en dessous, à part les yeux bleus, rien ne ressortait vraiment.

En tout cas, je ne connais pas de fille avec ce gabarit, les gestes fluides et assurés de quelqu’un qui fait beaucoup de sport. C’est bien dommage, d’ailleurs… vu ce qu’elle m’a mis, je ne suis pas certain d’avoir envie de m’y frotter… aurait-elle fait tout cela uniquement pour me dérober mon appareil photo ? Ça ne colle pas. Certes, c’est un bel appareil, mais pas au point d’être amené à tuer pour le récupérer. A moins que ce ne soit pas l’appareil qui importe, mais ce qu’il y a dedans. Une photo ! C’est une photo qu’elle cherchait. Mais il n’y a que des photos de bestioles, des paysages.

Je vais d’abord me prendre une douche, et ensuite je regarde toutes les photos encore sur l’appareil photo.

Bonne journée les ami(e)s ! Tenez bon…

7/5/2020

Le petit billet reprend son souffle…

Besoin de faire une pause dans l’histoire commencée. Ne pas tout dévoiler, se garder la possibilité de développer tranquillement l’histoire sans la pression, portant bienveillante des quelques personnes qui me font l’honneur de lire mes billets. Peut-être que le fait d’aller passer mes Scanner / IRM rituels à Foch ce matin m’impose de souffler un peu. Comme une mise en retrait, une manière de se protéger.

Ces périodes d’examens sont devenues un rituel presqu’anodin. Tous les trois mois comme les saisons, cela revient et me rappelle, si jamais je l’avais oublié, que je suis un traitement pour Affectation de Longue Durée. Nous avons tendance à nous imaginer continuer ad vitam aeternam le train-train deux semaines avec médoc, une semaine sans. Mais par chance, tous les trois mois, on prend une photo de plein de constantes, ainsi que de mon intérieur pour que le duo Chirurgien / Oncologue qui me suit depuis plusieurs années jette un regard critique sur ces données afin de conforter, renforcer, alléger, suspendre le traitement.

Suspendre le traitement, cela a déjà été fait une fois pour trois mois, suivi par une reprise en main sévère. Allégé, cela a déjà été fait également, et de deux manières. Allègement de la dose et passage à un protocole « light » où l’on fait deux cycles courts au lieu d’ un seul plus long. C’est un peu comme la machine à laver… en mode éco ou à plein pot ! Renforcer, je n’ai pas encore eu, et, de toi à moi, je ne suis pas pressé de le vivre.

Tu vois, à chaque session d’examen, obligatoirement, malgré moi, je ne peux m’empêcher de penser à ce que pourront nous dire les médecins (je dis « nous », car Sylvie est toujours avec moi pour les rencontrer. Le fait d’être deux est vraiment un avantage. Tout seul on peut oublier de poser une question, ou passer à côté de quelque chose qu’on nous dit. Je ne l’en remercierai jamais assez. Je plains sincèrement les personnes qui sont seules pour faire face à cela). Toujours imaginer trois scénarios : c’est pire, c’est pareil, c’est mieux.

L’histoire commencée reviendra, mais je ne sais pas encore sous quelle forme. Je ne suis pas certain d’avoir envie de continuer à feuilletonner ainsi. C’est une contrainte, mais ce n’est pas cela. J’aime plutôt les contraintes, procédé souvent utilisé dans mon blog Maux et Cris. Mais l’écriture d’une histoire est quelque chose de personnel. Peut-être vous lâcherai-je des extraits de temps à autres, histoire de maintenir votre attention.

Une autre raison réside dans le fait que le concours, dans lequel mes billets sont engagés, se termine bientôt, sauf erreur, le 11 mai. Je vous donne quelques informations sur son positionnement. Ma participation, nommée « double confinement », est quatrième sur 97 participants, avec 35 likes. Les trois premiers sont hors d’atteinte, au-delà de 70 likes. Le cinquième est à 29 likes.

Cinq journaux seront choisis pour être publiés dans un recueil en format numérique. J’ai donc encore toutes mes chances. Déjà être quatrième sur près de cent propositions, c’est très honorable. C’est à vous que je dois cette position. Merci beaucoup.

Une fois cette page tournée, j’envisage de le mettre à disposition sous forme numérique soit chez l’éditeur JDH s’il peut l’absorber, soit via une plate-forme d’autoédition. Parallèlement, ce sera le moment de me partager entre l’alimentation de mon blog et la construction d’histoires.

Voili-voilou ! J’espère que vous ne m’en voudrez pas de vous cacher, pour l’heure, la suite de l’histoire de monsieur Dupin, photographe amateur et terrible shooter de chat – au passage j’ai reçu des plaintes d’une amie de l’ABCD (Amicale des Beaux Chats à Défendre). J’ai eu beau lui dire que ce n’était pas pour de vrai, elle n’a pas eu l’air convaincue… – mais monsieur Dupin est un champion de timidité. Ménageons-le !

Ma chère amie, mon cher ami, confinons-nous encore un peu sous ce beau soleil !

 

8/5/2020

Le petit billet respire…

Hier matin, j’ai fait quelque chose dont j’avais même oublié que cela existait. Un geste quasi incontournable, mais tellement lourd. Et répétitif qui plus est ! Vous êtes nombreux à devoir le faire chaque matin. Comme une transition non désirée entre un monde dont on a tant de mal à quitter le bien-être, et celui parfois ennuyeux, ou passionnant, voire cruel du monde du travail.

J’ai éteint mon réveil. Je l’avais donc armé mercredi soir. A l’occasion, j’en avais profité pour régler l’heure, restée coincée à une autre époque. J’ai du regarder à deux fois les boutons à utiliser tellement l’objet m’était devenu étranger. Qu’est-ce que cela ne me manque pas de devoir me lever à 5h30 pour passer sur l’autoroute avant que le gros de la circulation ne s’installe ! En parlant de gros, je ne vise personne en particulier…

Depuis que je ne mets plus de réveil, je me lève à 3h00 du mat’, à 5h00 du mat’ quelques rares fois à 7h30. Paradoxal, mais vrai. Comme si le fait de ne plus avoir de rythme régulier imposé m’imposait un réveil des plus anarchiques. En même temps, un réveil anarchique, c’est plutôt chic !

Je suis parti à l’heure prévue. Je comptais bien que la circulation pour aller vers Suresnes soit calme. Mais pas ce point ! Du coup je suis arrivé très en avance. Personne dans la salle d’attente de l’imagerie. Du coup, entre deux discussions sur les bienfaits d’un nouveau service pour les employés de l’hôpital proposant des activités de gym ou de pilate (j’ai pas tout suivi non plus), on me prépare la paperasse. Je vais attendre pour mon scanner. Pas le temps de sortir mon bouquin, une jeune femme sort et appelle « M. Vignon ? ». L’IRM s’est fait dans la même foulée. Du coup j’étais rentré à la maison une heure avant l’heure imaginée.

Tout a été simple et fluide. Incroyable d’efficacité l’hôpital Foch !

Hier après-midi, nous avons eu les annonces du plan de déconfinement. Je ne sais pas comment vous avez reçu la chose, mais après avoir écouté et lu quelques articles, j’ai du mal à tout bien assimiler. Je suis en zone rouge, à 7 kilomètres c’est la zone verte. J’ai compris que nous autres, vilains rouges, pourrions circuler dans un rayon de 100 kilomètres autour de chez nous, les commerces vont ouvrir, sauf les bars, restaurants, cinémas et salles de concert. Les gentils verts aussi.

Je chipote, mais ça m’amuse. Concrètement, nous devrions pouvoir reprendre les projets entamés, stoppés par la mise en confinement, à savoir changer les portes et les fenêtres et réfection totale de la salle de bain.

Le télétravail, vers lequel nos entreprises ont eu du mal à aller il y a quelques années est devenu la règle pour ceux dont l’activité est compatible. Est-ce qu’elles pourraient accorder non pas un jour, comme souvent timidement accordés jusque-là, mais trois ou quatre jours de télétravail par semaine ? Le bénéfice en temps de vie, en coût de transport, en bouchons, en pollution serait loin d’être négligeable… Il se créée aujourd’hui des entreprises basées sur le télétravail, avec comme règle de ne pas avoir de bureaux. Ils s’offrent de temps à autres des plénières dans des hôtels ou autres, de manière à se rencontrer lors d’événements importants. Sinon c’est chacun chez soi.

J’espère que tout va bien pour vous. Je vous souhaite une bonne journée et vous redis la chaleur que votre présence m’apporte.

 

9/5/2020

Le petit billet et la jachère…

Je suis tombé, sans me faire mal et dans Libération, sur un joli article d’Anne Diatkine intitulé «Je suis contente de mettre mon corps en jachère». Je me suis imaginé que cela correspondait aux 2,5 kg que le confinement, pondéré des apéros et du manque d’exercice, aurait fait prendre à chacun(e) d’entre nous. L’explication m’aurait totalement satisfait et j’aurais pu passer à autre chose.

Mais non, il s’agit de Kaori Ito, danseuse et chorégraphe japonaise, vivant à Paris et qui ne peut plus pratiquer cette discipline si exigeante qu’est la danse. Privée de l’exercice quotidien de son art, elle aurait pu en tirer aigreur et frustration. Mais non, pas elle, qui a profité du moment pour réinventer sa vie.

Elle s’est intéressée à la permaculture, à une autre manière d’envisager la verdure. Du coup, une certaine reconnexion avec notre monde s’est opérée. Elle a pris conscience que vingt années se sont écoulées dans des espaces fermés, salles obscures où l’on a besoin de lumière artificielle pour exister. Du coup elle s’imagine danser en extérieur, elle s’imagine pouvoir jouer ses spectacles en résidence, et non plus sur un format où chaque soir elle danse dans un nouveau lieu tout aussi fermé que le précédent. Elle s’imagine aussi rencontrer les spectateurs. Cela laisse entendre que la manière d’exercer son art l’avait jusque-là écartée de ses spectateurs.

Je me demande si ce confinement, en fin de vie, n’aura pas été un terrain fabuleux pour expérimenter de nouveaux rapports entre l’artiste et ses spectateurs / auditeurs. Nous avons visité les salles de bain, les cuisines, les salons, les jardins d’artistes qui se sont astreints à jouer seul devant un bête téléphone. Jouer seul, sans pouvoir accrocher le regard des spectateurs, sans le retour direct, sans ambiance, je mesure parfaitement combien cela a dû être difficile.

Certain(e)s, qui n’avaient jamais été confronté(e)s au public se sont révélé(e)s à ce petit jeu. D’autres ont occupé le terrain, histoire d’exister. Les uns ont fait des merveilles, d’autres ont fait le job. En tout cas, pour ma part j’ai adoré vous voir, vous écouter chanter, faire de la musique dans ce contexte. Je me demande ce qu’il restera de tout cela. Le retour aux salles de concert ou de spectacle sera-t-il le fossoyeur de ce média ? Où cela deviendra-t-il un moyen de plus pour faire un peu de teasing ? Ou une manière de se rendre plus proche ?

Les artistes se sont confrontés à leur spectateurs. Ils ont tissé des liens plus directs, sans la distance habituelle entre l’artiste et son public. Enfin, pas vraiment sans la distance, mais un rapport différent plus chaud, plus humain, peut-être plus vrai de part et d’autre.

Kaori Ito a décidé de changer sa vie à l’aune de cette période de bilan, de réflexion et de réinvention de sa position personnelle par rapport à son art. Le génie humain réside là, et sa capacité d’adaptation le placera encore longtemps devant le meilleur des robots. Une capacité à se réinventer rapidement en fonction des contraintes contextuelles. Transformer un inconvénient en avantage. Changer son regard plutôt que se remplir de frustration.

Pourrais-je demander aux quelques artistes qui me font l’honneur de me lire de succinctement nous dire ce qu’ils en pensent ? Pensez-vous réutiliser le principe du live depuis chez vous ? Cela présente-t-il un intérêt pour vous ? Vous êtes-vous « réinventé(e) » ?

A J-3 du déconfinement, je vous fais coucou et vous souhaite une bonne journée !

 

10/5/2020

Le petit billet se prépare à sortir…

Ce billet devrait être, selon mon estimation le pénultième. C’est le problème des arbres et des intervalles. Il y a toujours un arbre de plus que d’intervalles entre les arbres. Vu comme ça c’est bon. Mais quand on te dit que le concours est du 20 mars au 11 mai, tu te dis que le 11 il faut produire aussi. Evidemment le terme produire n’est pas le meilleur, il n’est pas adapté et je n’ai pas l’impression de « produire » quoi que ce soit. Produire laisserait croire que tout cela est industrialisé. Et, tu peux me croire, ce n’est pas le propos.

Ce qui me plait dans cette histoire, c’est d’abord me faire peur en me demandant bien de quoi je vais te causer. Il m’arrive de voir le temps qui passe avec un effroi grandissant, lorsque l’idée ne vient pas. Je pourrais m’en foutre comme de ma première chemise, mais tu me donne tellement de retours positifs que je serais un enfoiré de ne pas en tenir cas. Je suis engagé dans l’idée de te livrer quelque chose de sincère, qui me ressemble et te fasse sourire.

Une fois l’idée trouvée, le plaisir réside de tirer sur le fil pour voir ce qui sort et le mettre en forme a minima pour que ce soit fluide et sans trop de pains. Pour cela je relis deux ou trois fois, je remets en forme pour être plus proche de ce que je veux dire, éviter une répétition, vérifier une orthographe… Malgré cela, il y a toujours une coquille qui traine quelque part, embusquée derrière une touffe de mots, ou générée par un curieux effet d’optique. Chaque jour, j’en trouve encore lorsque je recopie mon texte de Word vers Facebook.

21h46, toujours pas d’idée. Je viens d’utiliser Mappy qui m’a dessiné le cercle de 100 km dans lequel je peux évoluer. Je peux bouger assez pour aller voir plein d’entre vous. Pas les Lyonnais, ni les Bayonnais, ni les Cote-d’Azuristes. Il y a des presque. Je peux presque aller à Amiens, presqu’aller à Dieppe, et presqu’au Havre. En rusant, puisque je paye le logement de ma Lola à Rouen, je peux me recentrer sur Rouen, et là c’est largement bon pour aller se taper un plateau de fruits de mer…. Ah ben non, merde, les restaurants sont fermés !!! Les plages interdites aussi. Bon, on va rester encore un peu ici…

La semaine prochaine ma première sortie sera pour La Compagnie du Livre, librairie de Vernon. J’ai bientôt terminé mon dernier livre et ma liste de livres à acquérir s’est allongée. Je n’ai plus rien en avance. Ils mettent en place des mesures particulières avec 3 personnes maximum en même temps dans le magasin, mais ce ne sera pas un obstacle. Comme un camé, je dois aller chercher ma dope… mais la mienne ne me déglingue pas, bien au contraire, elle me nourrit !

Tu me diras, Régis, t’es couillon aussi, pourquoi tu ne prends pas des livres en format numérique ? J’ai du mal, l’objet livre est important pour moi. Je me désintéresse vite du livre numérique. Après en avoir commencé un certain nombre, il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas les finir. Non parce que le contenu ne me plaisait pas, mais la fréquentation physique d’un livre, le fait de le tenir dans les mains, m’apporte quelque chose. Je suis incapable de te préciser la nature de ce que la version numérique ne me donne pas. Cela doit être purement psychologique. Je dois avoir un bug quelque part…

Bon dimanche toi qui me lit !

 

11/5/2020

Le petit billet tire sa révérence…

Tout du moins, c’est ce que je comptais faire initialement. Parce que le concours Librinova (merci à eux) se termine dans 17 heures, parce que ma démarche initiale était seulement de participer à ce concours. Sans plus. Mais la vie aime bien bousculer ce que nos faibles imaginations tricotent. Je n’avais absolument pas prévu que vous fussiez autant intéressés par mes bredouillages, et que vous me mettriez une certaine pression, bien qu’amicale, pour que je n’arrête pas là. J’en ai été très surpris, et cela m’a apporté beaucoup de satisfaction.

Ce que je retiens, c’est que je vous ai amusé, distrait, fait sourire. Certains me rapportent le rituel qu’est devenu le fait de déguster leur café du matin tout en lisant mon petit billet, et que cela leur accroche un sourire à la face. En fait, si je décode à ma façon, je continue à faire ce que j’ai toujours fait, du support. Je me retrouve facilitateur de vie.

Je reste à ma place rassurez-vous, et me garderai bien de vous donner des conseils. Mon intervention se limite à proposer un moment de détente, un peu de calme souriant dans un monde brutal. Visiblement, cela a du sens en cette période de confinement. Cela en aura-t-il une fois que le monde aura repris sa course vers on ne sait quelle folie suicidaire ou vers une hypothétique rédemption ?

Aujourd’hui, je pense comprendre vos réactions. Un jour viendra où votre lassitude me fera passer à autre chose. En attendant, je vais continuer, sans vous garantir ni la fréquence ni la forme que cela prendra. Je me garde par exemple le droit de vous éviter un billet creux juste parce qu’il faut publier.

Je dois vous remercier. Encore, me direz-vous ? Oui, vous remercier d’être là chaque jour. A peu près vingt-cinq personnes qui me lisent chaque jour, et souvent une bonne dizaine à me laisser des commentaires. J’adore ces échanges. Un like, ça fait plaisir, mais quelques mots pour dire ce que mon billet vous inspire ou ce que vous ressentez en le lisant, c’est tellement plus riche de sens. Pourvu que ça dure…

Portez-vous bien ! Joyeux déconfinement !

 

3 réflexions sur “Billet double confinement – semaine 8

  1. Vraiment très bien, ce journal du confinement, Régis, même si lu avec un décalage certain.
    La mémoire s’amusant, la vilaine, à déformer la réalité vécue, il me semble important de garder ces traces écrites en direct, et de pouvoir se dire, en les relisant plus tard, « Ah oui, c’était comme ça ! » ou « Tiens, j’avais oublié ce détail de la vie quotidienne au temps du confinement ».
    Mais, dis, nous aurons encore des nouvelles de DUPIN, je veux la suite, moi !
    Bon dimanche à toi, Régis.

    Aimé par 1 personne

    1. Maux&Cris dit :

      Merci beaucoup Jean-Louis.
      C’est une des raisons principales qui font que certain(e)s tiennent un journal, pour ne pas « perdre » leur propre histoire.
      L’ami DUPIN est au point mort, dans un tiroir, avec d’autres copains comme lui. Je n’ai pas trouvé de quoi continuer… jusque-là ! 😉
      Bon dimanche Jean-Louis

      Aimé par 1 personne

    2. En tout cas, moi, j’attends la suite 😁!

      Aimé par 1 personne

Les commentaires sont fermés.

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