Maux & Cris

…aux Etats-Unis d’Amérique, l’affaire Floyd a mis le feu aux poudres. Dans une société encombrée de violence, il en faut peu pour tendre les situations.

Que s’est-il passé ? Un policier a posé son genou sur la gorge d’un homme pendant neuf minutes. L’homme a dit « au secours je ne peux plus respirer ». Le policier a continué. L’homme est mort.

Voilà les faits. Le reste est du point de vue. Et des points de vue, nous en avons tous. Qui ne s’accordent pas. Au final, les avis des spécialistes de rien (rappelez-vous, les fameux ultracrepidarianistes) génèrent un brouhaha inaudible, où tous ont tort, sauf moi et ceux qui pensent comme moi.

Revenons plutôt sur les faits. Un homme vivant a été interpellé pour une raison pas claire. Dix minutes après il était mort. Entre les deux événements, il ne s’est pas produit grand-chose. Juste le genou du policier, fortement appuyé sur la gorge d’un homme, qui en est mort.

Selon Match, ce policier avait déjà fait l’objet de 18 plaintes, en 19 années de service au sein de la police. 16 ont été classées dans suite et il a reçu 2 lettres de réprimande. Coluche aurait dit « et au bout de 10 lettres de réprimande il aurait eu un blâme. Et au bout de 10 blâmes… ».

Il a donc fallu qu’il donne la mort pour être viré de la police. C’est un fait révélateur. Un homme peut faire l’objet de 18 plaintes sans être empêché de nuire. C’est moi, ou il règne un certain laxisme au sein de la police de Minneapolis. A moins que ce ne soit une protection systémique. Le système, pour se défendre des agressions externes, minore les déviances internes.

En tant que manager, qu’aurais-je fait de quelqu’un qui ne serait pas resté dans les limites de l’exercice de ses fonctions ? J’aurais travaillé avec lui sur les points où il a foiré, je l’aurais suivi spécifiquement ensuite, jusqu’au moment où aurait été clair. S’il avait merdé une seconde fois, dehors.

C’est brutal ? Non, tout aurait été mis en place pour qu’il puisse s’améliorer et garantir ainsi ne pas partir de nouveau en couille. En tant que manager, on soit s’assurer que le job est fait selon certaines normes, une certaine éthique. Cela ne doit rien laisser au hasard et se faire en respectant les humains qui travaillent pour et avec vous, et si possible en les aidant à évoluer.

A Minneapolis, la hiérarchie du policier a merdé. Virer le policier, oui bien sûr, c’est le minimum, mais cela ne changera rien.

Pire, les tensions augmentent suite à cette affaire, les mouvements noirs voient ce qui n’est pas ouvertement dit, mais qui existe, si l’on se fie aux articles publiés d’ici ou de là. Le policier aimait bien les latinos mais pas les noirs. Et il y a du passé là-dessus. C’est clairement du racisme. Au-delà des mouvements noirs il existe aussi des groupes humanistes, qui ne supportent pas les différences systémiques basées sur la couleur, la religion ou autre. Eux aussi manifestent suite à l’affaire Floyd.

Dans un pays où n’importe qui peut avoir un gun, toute personne peut potentiellement être porteuse d’une arme et en faire usage. La police, très tendue en cas de mouvement dans la rue, devient vite nerveuse et très violente. Chez nous, on éborgne, chez eux on tue.

Mais ce n’est pas tout. Huit années d’Obama ont frustré les rednecks, clientèle idéale pour le Ku Klux Klan et autres suprémacistes. Trump a surfé là-dessus pour monter sur le trône. N’oublions pas qu’après les événements de Charlottesville le 13 aout 2017, où les suprémacistes ont affronté les antiracistes, l’un d’entre eux ayant foncé avec sa voiture sur la foule, tuant un antiraciste, D. Trump avait affirmé qu’il existait des gens biens des deux côtés.

Dans l’absolu, on pourrait presque penser comme lui, il y a des gens biens partout, même s’ils n’ont pas les mêmes idées que nous. Il y avait sans doute des gens biens chez les nazis, mais curieusement, le fait d’être sous ce type d’étendard dissout le côté « bien » des gens dans la mentalité du groupe. Quand l’étendard te fait perdre ton humanité, tu deviens la même merde que les autres merdes composant le groupe

Ces suprémacistes, racistes et autres attardés, ont été libéré de leur frustration par l’arrivée de Trump. Ils sont décomplexés.

Une autre raison de craindre un embrasement pire que celui que nous avons eu chez nous avec les gilets jaunes.

Je ne voudrais pas porter la poisse, mais dans ce genre de situation, il est usuel chez les présidents républicains de déclencher une bonne guerre sous des raisons de merde… histoire d’assurer la réélection. Allez, on croise les doigts…

Bonne journée mes ami(e)s !