Après deux semaines d’un suspens aussi usant qu’inutile, après quelques coups de fils passés pour avoir des news, des promesses non tenues que l’on me rappellerait dès le lendemain, j’ai re-contacté l’oncologue qui, après avoir pesté contre celui qui devait m’appeler et ne l’a pas fait, et que pourtant elle lui a rappelé tous les jours, encore ce matin d’ailleurs, m’a confirmé que l’on ne voyait plus rien sur l’imagerie et que, par conséquence, la fameuse fenêtre thérapeutique était ouverte.
First aval, comme dirait un brexitien, Youpeeeee !!
J’arrête donc tout l’arsenal médicamenteux adjacent, à l’exception du Levothyrox, que l’on réévalue dans un mois. Étant fortement dosé, il pourrait générer quelques syndromes d’hyperthyroïdie, auquel cas nous procèderions à une analyse adéquate pour adapter la posologie.
Ceci est le dernier épisode de cette saison, nommée « Ouvrir la fenêtre ».
Finis les bobos aux doigts, si douloureux pour jouer de la gratte,
Finies les odeurs de cuisines devenues insupportables, alors qu’adorées en temps normal,
Fini le dégoût de la nourriture, les goûts changés, le rejet de ce que pourtant j’aime en temps normal,
Finies les diarrhées qui me clouent chez moi,
Finies les régurgitations nocturnes,
Finis les rappels de mon smartphone pour prendre le médoc machin ou le médoc truc,
Fini de se priver de whisky, un de mes vices, plus supporté par une bouche mal traitée par le médoc,
Et surtout, finie cette putain de fatigue qui limite tout,
Je vais donc pouvoir bouger plus, me remettre en forme, reprendre le vélo, participer plus à la vie de la maison, aller au concert à Paris, vivre normalement quoi !
C’est beau la vie, on ne connait rien de mieux ! Je garde l’esprit en phase avec toutes celles et tous ceux qui souffrent de maladies. Je considère la fragilité de cette vie qui lui confère sa valeur. Je reste conscient de bénéficier d’une fenêtre thérapeutique, qui peut se refermer à tout moment.
Profitons donc de cette fenêtre…