Dupin poursuit son enquête sur la disparition de Lilly. Aprés Talloires, il file en Lorraine… pour lire l’épisode précédent : Dupin (La Lorraine).
Dupin avait contacté le propriétaire du domaine de Haute Coinches, niché à près de 600 mètres de hauteur près de la ville de Coinches, village de 350 âmes un peu plus bas dans la vallée. Le baron Anthelme de Coinches lui avait accordé deux heures de son temps un mercredi vers 17h00. Il fallait un peu plus de cinq heures pour relier Talloires et Coinches. En partant en fin de matinée, il avait eu le temps de faire la route sans se bousculer, tout en s’arrêtant deux ou trois fois pour se nourrir, boire un café et se dégourdir les jambes et ainsi arriver en forme à Coinches.
Pour dormir après l’entretien, il avait réservé une chambre dans un joli hôtel à Colroy la Roche, situé à 30 minutes de route du domaine. Il pourrait y déguster un repas d’une cuisine assez recherchée mais faite dans l’esprit familial et avec des produits locaux. Pour lever tout doute potentiel, le site du restaurant indiquait le nombre de kilomètres qui séparait le producteur du restaurant.

Il se présente devant le domaine, le haut portail en fer forgé est ouvert. Conformément à la conversation téléphonique qu’il avait eu avec le baron, il avance. Passé le portail, la route monte entre les arbres en tournant légèrement sur la droite, puis sur la gauche jusqu’à un espace dégagé devant le château, où sont déjà garés un Cayenne, une Zoé et un quad. Dupin voiture avance doucement en faisant crisser le gravier, vers une place libre à côté du quad. Il se gare et coupe le contact.
Il prend son smartphone pour appeler le baron, mais ce dernier est déjà là, tout sourire, sur le perron. Dupin ne se souvenait que le baron était aussi grand. Un bon mètre quatre vingt dix, mince pour ne pas dire maigre. Le cheveu blond mi-long qui dépassait d’une casquette improbable. Des jeans, une chemise qui s’échappait du pantalon par endroit, des Doc Martens au pied.
« Dupin ! Je suis content de vous voir, ça fait longtemps. »
« Bonjour monsieur le Baron. »
« Appelez-moi Anthelme ! Nous perdrons moins de temps. »
« Justement Anthelme, notre intervention date d’il y a sept ans. En fouinant dans nos dossiers, j’ai daté la recette de chantier en septembre 2013. Comment se comporte le domaine depuis tout ce temps ? »

Le Baron fait signe à Dupin de le suivre à l’intérieur. Les espaces sont grands mais encombrés, le Baron n’est pas un maniaque du rangement.
« Ne faites pas attention au bordel, je ne sais pas vivre dans un endroit trop rangé. J’aurais trop l’impression d’être dans un musée ou je ne sais pas où, mais en tout cas pas chez moi. C’est d’autant plus amusant que par ailleurs, dans tout le domaine, vous trouverez tout bien rangé, chaque chose à sa place. Je suis aussi extrémiste dans le rangement pour le domaine que bordélique pour l’intérieur de la maison.»
Ils arrivent dans une pièce dont un côté est une baie vitrée qui permet de visualiser une bonne partie du domaine. La lumière est partout mais les yeux n’en souffrent pas.
« Vous avez trouvé le moyen d’avoir le maximum de lumière sans que ce soit gênant ! Chapeau ! »
« C’est l’avantage de la Lorraine sur la côte d’Azur ! » lâche-t-il avec un petit rire contenu. « Nous avons beaucoup de lumière, grâce à la baie mais la pièce étant orientée au nord, ce n’est pas de la lumière directe. Du coup la lumière est douce, presque trop froide à certaines périodes de l’année. »

« Pour répondre à votre question sur le domaine, nous progressons sans cesse. La surface de mirabelliers a doublé depuis votre dernière visite. Nous avons maintenant deux hectares et demi, soient un millier d’arbre. Ce qui nous assure cent tonnes de fruits par an. Une partie part sous forme de fruit, une autre partie sous forme de confiture ou autre, le dernier tiers est transformé en alcool. Nous avons toujours nos pruniers Quetsches. Quatre cent cinquante arbres sur un hectare et demi produisant soixante-sept tonnes de fruits. La moitié part sous forme de fruit et le reste est distillé pour faire quelques 1500 à 1600 litres d’alcool. Nous produisons aussi des pommes. »
« Je me souviens que vous faisiez des mirabelles et des quetsches, mais les pommes, c’est nouveau, non ? ».
« Non, nous en avions déjà. Nous avons même réduit la pommeraie pour privilégier les mirabelliers. Le rendement financier est meilleur. Le prix de la mirabelle au kilo est au moins le double de celui de la pomme. On a gardé des variétés de pomme rustiques, naturellement résistantes. Car la grande nouveauté c’est que nous sommes maintenant en production bio sur les trois fruits. Ce qui nous garantis un prix légèrement supérieur mais surtout de ne plus abîmer le sol. Nous avons aussi développé, avec les producteurs voisins une solution permettant de distribuer nos produits de manière locale, et le plus possible directement au consommateur. »
Dupin regarde le baron « Alors là, je dois dire que je ne m’attendais pas à cela. Que de changements ! Vous êtes à la pointe de la modernité. Quand tant de producteurs n’ont pas encore compris l’intérêt de passer au Bio, vous y avez été à fond. »
« Comprenez-moi bien, Dupin, il ne s’agit pas d’un effet de mode, il s’agit d’un engagement personnel. Notre terre n’a pas besoin d’être gavée de chimie pour donner son meilleur. Et je suis content de savoir que les consommateurs dégustent des fruits sains qui ne dégraderont pas leur organisme. Nous participons à leur santé tout en améliorant notre rentabilité. C’est du gagnant- gagnant ».
À suivre : Dupin – La Lorraine (suite de la suite)

Bonne journée les ami(e)s

©️ Texte de Régis Vignon – pour les photos consulter les légendes
Bravo baron !
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Merci !
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Mirabelles et Quetsches les fruits favoris en tartes pâte sablée de Grand-Mère Marguerite du dimanche midi suivie, du café, du canard avec une goute de mirabelle, celle du Grand-Père Charles (qui m’a donné mon second prénom).
Souvenirs des années 50-60.
Beaux souvenirs
Bonne journée à vous tous !
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Une tarte aux mirabelles avec une pâte sablée c’est bon ça.
Ma maman s’appelait Marguerite ! 😉
Bonne journée Bernard !
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Tous avec Anthelme pour la production de fruits qui n’abime ni la terre, ni la Terre.
Bonne journée Régis !
(Et si ce n’était pas le matin, je te demanderai bien une petite mirabelle 😀)
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Il y a une heure spéciale pour cela ? 😂
Bonne journée Jean-Louis
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Ah, peut-être qu’un chtote lichette dans le café…
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…ça peut pas faire de mal !
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J’ai beaucoup aimé ton histoire. Merci de la partager. Sans pillules ou granules, juste du bon. Passez une belle journée. ♡
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Merci GhOST !
Avez-vous (peut-être pouvons-nous user du tutoiement ?) lu les épisodes précédents ?
Belle journée,
Régis
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Oui je peux dire tu ce sera parfait. Je vais allez lire les autres épisodes. Pour sure. Merci à toi .
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J’ai beaucoup aimé, je ne lis que peu de roman policier. Petite je lisais une série nommer « Le Manchot » un enquêteur qui n’avait qu’une main. Étonnant vu le titre de la série.
J’aime bien Dupin. Merci de cette découverte. J’ai bien hâte d’en voir la suite. Bonne journée encore.
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J’ai préparé ce qui permettra d’en lire les épisodes dans le bon ordre, ce qui est plus pratique. Je communique demain matin dessus.
Je suis heureux que Dupin te plaise. Il faut que je le dorlote, car je commence à avoir des lecteurs qui attendent la suite. Certains me mettent une gentille pression pour que j’en accélère la parution….
Je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer ton enquêteur manchot…
Bonne journée GhOST.
Amicalement,
Régis
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