Maux & Cris

Textes, Poèmes, Livres, Rêves et autres billevesées

7/4/2020

Je te fiche mon billet revient sur le confinement…

Des chemins de traverse nous ont écartés du sujet essentiel de ce billet, à savoir le confinement, voire même le double confinement.

Vous l’avez vu dans des épisodes précédents, j’ai repris mon traitement il y a deux semaines. La pause de six semaines avait été profitable puisque j’ai subi en deux semaines très peu d’effets secondaires, et encore sous des formes faibles.

Le plus évident a été la faiblesse ressentie hier matin lundi. Je l’ai senti en montant prendre ma douche. J’ai dû ralentir le pas et faire une pause pour m’avaler la dizaine de marches pourtant douces car profondes et peu hautes. Plus tard, sous la douche, j’ai dû prendre mon temps et ensuite, m’essuyer en douceur, lentement en mesurant mes gestes et sans y mettre de l’énergie.

A ce stade, je dois prendre soin de veiller à ne pas faire le malin, outrepasser les signes, sous peine de me retrouver à bout de souffle, me demandant si j’aurais assez de force pour respirer encore.

Les journées de ce type se déroulent en grande partie allongé. Mon ambition doit rester vraiment très mesurée et je prends garde à bien écouter les signaux donnés par l’organisme.

Ça, c’est mon confinement habituel deux semaines sur trois. Cet état de fatigue interdisant longues promenades, sport, magasin. Il m’est arrivé d’aller faire des courses, mais marcher, piétiner pendant trente minutes équivaut à une balade de deux heures en montagnes. J’en ressort lessivé.

Du coup, que peut représenter concrètement le confinement covid-19 pour moi ? Si l’on se base sur ce qui est décrit ci-dessus, pas grand-chose. Mais une semaine sur trois, je fais relâche. C’est sur cette période qu’habituellement je prends les rendez-vous médicaux et les repas avec les ami(e)s.

Le confinement covid-19 ferme cette porte pour nous tous.

Ami(e)s confiné(e)s, je vous souhaite une belle journée !

8/4/2020

Je te fiche mon billet que je m’envole…

Il fait très chaud, si chaud que poser son pied nu sur le bitume devient vite une souffrance. L’air est épais, en l’absence de toute brise apaisante. Je suis sur mon vélo depuis deux heures à me balader sur les routes sans croiser grand monde. Avec cette chaleur, les gens restent confinés chez eux, volets entrebâillés, dans un lourd silence parfois brisé par le caquètement d’une poule ou le raclement d’une chaise sur les carreaux.

Après des kilomètres de rectitude, la route sur laquelle je pédale s’engage dans une longue pente encadrée par des arbres. De longs virages serpentent jusqu’à la route du bas, le long du fleuve. Je m’attends à être rafraîchi par la descente et pour en accentuer l’effet je pédale encore plus fort. La vitesse augmente. Je la maintiens en deçà du point de non-retour, accompagné du bruit régulier des roulements à bille bien graissés.

L’air me glisse dessus. Je me sens vraiment bien. Je remets quelques coups de pédale, ferme les yeux et quitte le sol. Vous ne le croirez pas, j’en suis sûr, mais voilà que je m’éloigne du sol. Je lâche mon vélo, étend mes bras, déploie mes ailes. Je plane un peu, regardant le sol, puis décide de prendre un peu de hauteur. Une pompe me fait monter sans faire le moindre geste. De moi, seul le bout de mes plumes frissonne de temps à autres.

Arrivé assez haut, je me remets à planer et commence à surveiller si une proie ne se hasarderait pas à vouloir faire mon repas. J’ai faim. Au bout de quelques minutes, j’aperçois un lapereau dans le champ sur l’ île. Je me place au-dessus, vise la direction prise par la bestiole et commence mon piqué. J’adore la sensation de vitesse que cela procure. Le sol se rapproche et au moment où je vais basculer pour freiner et sortir mes serres, je sursaute et me réveille.

Je garde les yeux fermés pour tenter de voler encore un peu, mais la magie est rompue. Moi aussi. Je me lève doucement pour ne pas réveiller Sylvie et descend. Il est 3h48, la nuit va être longue.

Chers ami(e)s confiné(e)s, envolons-nous !!

9/4/2020

Je te fiche mon billet se veut léger…

En ces temps où chacun broie un peu de noir en pensant à ses proches ou ses amis malades, à ce qu’il ferait s’il n’était pas contraint à l’enfermement, je me dis que pondre un billet sur la légèreté pourrait être une bonne idée.

Le seul souci, c’est que je n’ai pas d’idée. Par la moindre once de l’ombre du début d’une idée. A tel point que j’ai bien failli me taire aujourd’hui. Mais je ne peux pas, engagé comme je suis dans ce concours auquel je participe bêtement.

Il aurait suffi de ne pas m’inscrire et hop, pas de contrainte ! L’esprit léger, j’aurais pu glandouiller toute la sainte journée, le doute en moi n’aurait pas pu s’immiscer…

Trop tard, je suis monté sur un radeau emporté et ballotté par le courant. Je vois les berges défilent de chaque côté sans pouvoir accoster. Mais jusqu’où ? Combien de temps ? Il me reste à espérer que je n’irai pas m’écraser sur quelque rocher affleurant dans les prochains rapides.

Et merde ! Savez-vous ce qui passe par la tête d’une mouche lorsqu’elle s’écrase sur une vitre ?

Quelques définitions de la légèreté :

  • Caractère de ce qui est inconsidéré, acte inconsidéré (Éverard de Kirkham)
  • Faute commise par défaut de réflexion (Voltaire)
  • Instabilité, inconstance, manque de sérieux (Horn)
  • Caractère délicat, élégant d’un ouvrage de l’esprit (La Bruyère)
  • Caractère de ce qui est peu pesant (Larousse)

J’ai tout intérêt à considérer plutôt les deux dernières définitions pour rester dans le cadre de ce que je veux faire, à savoir alléger le poids de notre captivité. Mais je crains fort que ma légèreté ne tombe sous le coup des trois premières.

A propos, pour la mouche, la bonne réponse, c’est son cul !

Sur ces bonnes paroles, bonne journée et à demain !

10/4/2020

Mon billet s’en fiche des bonnets d’âne …

Dans certaines villes on commence à voir des drones effectuer des tâches de sensibilisation au confinement auprès des passants en diffusant le message suivant : « Rappel des consignes relatives à l’épidémie de coronavirus (Covid-19) : tous les déplacements hors du domicile sont interdits sauf dérogation. Veuillez respecter une distance de sécurité d’au moins un mètre entre chaque personne « .

Le côté Georges Orwell peut faire flipper sa race. Certains, conscients de la nature frondeuse de l’esprit français, penseraient que c’est insuffisant, ou inversement que c’est trop de pression. Pendant que les uns fustigent l’utilisation du numérique comme appui du système médical, ne sommes-nous pas en train de vivre une pandémie, d’autres aimeraient aller plus loin dans cette direction.

J’ai une proposition destinée à punir les mauvais comportements. Imaginez que celui pris en flagrant délit d’atteinte au geste barrière, au confinement ou de mauvais geste ou parole vis-à-vis d’une personne en charge de la santé voit sa photo de profil affichée sur les réseaux sociaux avec un bonnet d’âne pendant une durée convenue.

Evidemment, cela n’a aucune chance d’exister. Il est plus intéressant, surtout en ces temps chiches, de prélever du sonnant et du trébuchant. Certains me diront aussi que c’est une atteinte au droit de la personne. Ils ont raison, mais nous sommes dans une situation exceptionnelle et le contrevenant nuit à la capacité de la société entière à être protégée de ses trublions.

Un bonnet d’âne virtuel ce n’est pas grand-chose. Ça ne touche pas le porte-monnaie et ne doit pas trop faire mal à l’âme… Non, vous préférez une bonne vieille prune ? Dommage, j’aimais bien cette idée du bonnet d’âne.

Ok, remets-moi donc une lichette de prune, elle est trop bonne.

Tu ne veux pas goûter la mirabelle plutôt ?

Je ne m’appelle pas Pluto, espèce d’âne avec la tête près du bonnet !

Bonne journée bande de confiné(e)s.

11/4/2020

Mon billet s’en re fiche des bonnets d’âne …

Une certaine Marquise d’entre vous m’a demandé de pousser le bonnet d’âne, enfin le bouchon un peu plus loin. Je ne sais pas lui dire non, et elle s’en doute, la coquine. Rappel du billet précédent : Les contrevenants au confinement et aux gestes barrières verront leur photo de profil affublée d’un bonnet d’âne sur les réseaux sociaux.

L’ idée quelque peu potache mérite d’être poussée. Par exemple, les contrevenants devraient faire un kilomètre à cloche pied en file indienne en respectant la distanciation sociale et avec leur bonnet d’âne. Hors confinement, j’exècre le terme distanciation sociale, mais ici, in confino ai-je envie de dire, il perd le côté social et signifie juste les deux mètres que chacun doit laisser avec les personnes devant et derrière lui. Les féministes (je les aime d’amour), priées de bien vouloir féminiser elles-mêmes et eux-mêmes ce qui mérite de l’être, trouveront en pied du présent billet un stock de parenthèses et de lettre ‘e’ à cette fin.

Les spectateurs présents devront houspiller les contrevenants, les traiter de couilles molles, de bachi-bouzouks et autres australopithèques. Ils profiteront de l’occasion pour leur jeter à la figure toute épluchure, coquille d’œuf, œuf entier mais non cuit (faut pas abuser ça fait mal), tomates pourries et autres fèces puantes. La présence de caméras sera un plus notable afin de sensibiliser la population.

En cas de contravention répétitive, un convoi sera isolé avec les mêmes contraintes que ci-dessus, mais il faudra être nu, à l’exception du bonnet d’âne qui devra être porté sur la tête et non tenu de manière à cacher son sexe ou ses seins. On connait les petits malins… j’ai les noms !

Une chanson pourra être écrite. Il y a en ce moment un grand nombre d’artistes en ligne. L’un d’entre eux pourra bien nous pondre la fameuse chanson des bonnets d’âne. Elle sera déposée, non pas au pavillon de Sèvres, qui a dit ça c’est stupide, mais à la SACEM, et les éventuels droits d’auteurs seront intégralement versés aux hôpitaux de manière à améliorer la vie du personnel soignant que nous embrasserons affectueusement, une fois la distanciation sociale abolie.

Nous aurions pu également utiliser du goudron et des plumes, mais le goudron est peu favorable à l’environnement.

Parenthèses et lettres ‘e’ : (e), (e), (e), (e), (e), (e), (e), (e), (e), (e), (e). Si jamais il en manquait, démerdez-vous, je ne peux pas tout faire pour tout le monde non plus.

Confinez-vous bien, les ami(e)s ou vous allez défiler….

12/4/2020

Je te fiche mon billet que c’est Pâques…

Pour certains, le dimanche de Pâques est un jour de pratique religieuse, un jour où se retrouver dans un lieu de prière. Ensuite, un moment familial où la famille se regroupe autour de la table pour partager le menu spécial de Pâques. Je respecte les pratiques de chacun et les moments pour se retrouver en famille sont toujours bons à prendre.

Pour ma part, la religion m’est étrangère. Je n’en tire ni avantage, ni inconvénient, c’est juste un fait. Par contre, le repas de Pâques est depuis vingt-cinq ans que je connais Sylvie l’occasion de déguster le pâté de Pâques que composait Claude, son papa. Claude étant décédé il y aura bientôt deux ans, Sylvie en a repris la fabrication avec brio.

C’est un rituel dont le seul défaut est de rimer avec annuel. J’ai maintes fois tenté d’obtenir la confection de ce pâté à un autre moment de l’année. En vain, Sylvie reste incorruptible.

Vous trouverez la photo de celui de cette année et de celui d’il y a deux ans dans l’album Pâté de Pâques sur mon profil (https://www.facebook.com/regis.vignon/media_set?set=a.10222389903876063&type=3).

Si l’on regarde bien, c’est un pâté berrichon, sur le sommet duquel on pose de l’œuf ! Du coup, pour faire baisser la tension, Sylvie nous gratifie parfois de la version sans œuf qui permet d’attendre Pâques sans déroger à la règle établie.

Vous avez sans doute vos propres points de repères pascaux. Partagez-les avec nous.

Cette année, le confinement nous fera vivre une fête en comité réduit. Je vous souhaite malgré cela de joyeuses Pâques !

13/4/2020

Je te fiche mon billet que Macron va parler…

Ce soir le président nous cause. À 20h02 ! A l’occasion notre république est devenue minutière. Avant, elle se contentait d’être à l’heure. Maintenant, la précision comptable est telle, et peut-être l’emploi du temps présidentiel aussi, que les allocutions sont à 20h02. J’attends comme vous l’annonce de la prochaine allocution pour 20 heures 2 minutes et 32 secondes.

Qu’importe après tout ! Ne chipotons pas. La minute est comptable, mais l’heure est grave. Chacun s’accorde à imaginer que le confinement va être prolongé. Ce que l’on ne sait pas, c’est de combien. Si nous confinions jusqu’à mi-mai, cela nous ferait une durée totale de presque deux mois. Deux mois à prendre l’apéro tous les jours à 19h00, à regarder à la même heure nos amis musiciens tenter d’exister derrière leur téléphone, parfois, choisir avec une certaine gêne entre deux prestations qui nous intéressent, puis à applaudir le personnel du système à la fenêtre à 20h00. Notre emploi du temps est organisé en partie par les réseaux sociaux.

Si nous n’avons plus la liberté de nous mouvoir comme bon nous semble, attention je ne remets pas cela en cause, nous n’avons plus la liberté de faire ce que l’on veut. Ces petits rendez-vous sont des exemples de notre besoin de vie sociale. L’homme est un animal social disait Aristote.

Aujourd’hui, la radio, la télévision, l’internet nous informent de ce qu’il faut faire ou de ce qu’il ne faut pas faire. Certes le facteur ne passe plus tous les jours, mais nous ne sommes pas coupés du monde. Je m’interroge sur ce qu’il se serait passé si le Covid-19 nous était tombé dessus avant internet, avant la radio, avant l’imprimerie. Rappelons-nous que la peste a éliminé 25 à 50% de la population européenne. En France, 38% de la population a été décimée.

La crise du Covid-19 ne s’arrêtera pas au déconfinement, ne l’oublions pas. Son utilité est de donner aux infrastructures hospitalières la capacité de répondre. L’attendre comme la libération ultime serait une erreur. Des mesures d’accompagnement ne manqueront pas. Sera-t-il opportun d’en parler ce soir ?

Rendez-vous ce soir à 20h02 pour en savoir peut-être plus ? La grosse question pour laquelle nous attendons tous réponse : le président Macron parlera-t-il de l’opération bonnets d’âne ?

Bon lundi les aminches !

P.S. : le pâté de Pâques et le pain étaient une tuerie. Il reste des deux. Vivement l’heure du repas…

Une réflexion sur “Billet double confinement – semaine 4

  1. Merci de nous faire sourire sur un sujet aussi grave.
    Bonne journée confinée, Régis. 😷

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