Muet je suis. Pourtant hier matin, un rêve a failli me faire vous parler.
Ce devait être l’hiver, mes habits étaient épais et j’étais le ver douillettement niché dans son cocon, les mains dans les poches de ma doudoune bleue, drôle de ver direz-vous ce ver avec des mains, et alors, certains vers ont bien des pieds, je déambulais avec inquiétude dans un magasin attenant à la sation-service, cherchant quelque chose mais sans savoir quoi. Pour finir, je ne trouve rien qui me convienne et ressort, toujours les mains dans les poches. Et là, une main puissante attrape mon épaule.
« Suivez-moi monsieur ! Pas d’embrouille ! ». Passif, j’emboîte son pas. « Cela fait un moment que l’on vous a repéré ».
« Repéré de quoi ? Que me voulez-vous ? », étonné mais tranquille, mes mains sont restées dans mes poches pendant la magasinesque déambulation. Elle aiment inventorier sans cesse le contenu, la clé de la voiture, celles de la maison, un paquet de kleenex, oui il en reste encore, un ticket de je ne sais pas quoi, il faut que je fasse du vide dans mes poches, je me dis toujours ça quand je ne peux pas le faire et quand je peux, je n’y pense plus, à gauche, mon smartphone, il est toujours à gauche, je ne suis pas maniaque pourtant, mais il est toujours à gauche. C’est quoi l’idée ? C’est pour me rassurer ? Pour être sûr de le trouver ? Je manque d’imagination et crains le grand ratatinement ? Mais non, c’est juste une habitude. C’est bien ce que je dis, je me ratatine, les habitudes c’est la fin de la liberté. Merde. La clé de la voiture, celles de la maison….
Quand on a les mains dans ses poches, on ne vole pas, mais quand on a ses mains dans les poches en sortant d’un magasin, cela pourrait laisser entendre le contraire. Je n’ai jamais rien volé de ma vie. Enfin, sauf des livres, j’avoue, j’ai volé des livres, et puis une fois dans le porte-monnaie de ma mère. Je me suis fais tellement peur que je n’ai jamais recommencé.
« Repéré de quoi ? Que me voulez-vous ? » je m’entends lui poser la question.
« Vous êtes venu prendre plusieurs fois de l’essence ! »
« Euh ! Oui, Et alors ? C’est pas bien ? »
« Mais vous prenez toujours la même !! »
« Comment vous dire ! On ne peut pas mettre n’importe quoi dans une voi… »
« Te fous pas de ma gueule !! » m’assène le costaud, tu prends toujours celle qui est coupée à l’opium ! »
Evidemment, c’est à ce moment précis que je me réveille de ce rêve à la con. Je reste hagard et me demande ce qui aurait pu continuer cette stupide histoire. Les arguments logiques reprennent le dessus, pendant que je tente de ne pas perdre le fil.

Le chemin de halage rêve d’être au bord d’un étang !
C’est fragile un rêve, on a vite fait de le perdre, deux ou trois pensées vous traversent l’esprit et pfuit, il a disparu, évaporé le rêve. Enfin c’est ce que l’on croit, jeux obscurs du conscient et de l’inconscient.
Par chance, on peut le faire vivre un peu plus si l’on sait s’y prendre.
Tout de même, cette idée de mettre de l’opium dans le carburant….
Paradoxe du rêve… les vertus dormitives de l’opium combinées au carburant, soit l’énergie chimique transformée en énergie mécanique… Dans ce cas, un biocarburant à base de plantes !
Des envies de voyages exotiques, peut-être, qui seraient contrariées ?
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