Surplomb d’une pente avec deux ou trois personnes dont un homme paraissant être Claude, mon beau-père, qui me manque terriblement depuis son décès le 12 juillet 2018, et deux femmes. La pente, raide juste en dessous de nous, étroite et peu longue, se termine en un tronçon de béton frais ou de terre. Claude avertit « attention à ne pas glisser ! ».
Une des femmes, assez âgée, se présente en haut de la pente et se jette façon glissade sur le dos les pieds en avant. Elle glisse sur la courte pente et s’enfonce entièrement dans la terre / béton avec un bruit de succion écœurant, puis plus rien…
Cris d’effroi, je saute et me retrouve debout, face à la femme maintenant engloutie, qui va mourir. Avec la force du désespoir, je la tire vers moi hors de la gangue mortifère. Elle est totalement recouverte de la matière. Son visage aussi. Elle ne peut pas respirer. Je dois absolument la sauver. Je dégage son nez avec mes doigts et hurle « Respire ! Respire maintenant, de suite, fort ! ».
Le temps se fige un court temps, celui que mettrait une plume pour parcourir cinquante centimètres en son oscillante danse. Incrédule et révolté je regarde l’immobilité insensée de la mort. Mais la femme inspire, gonfle ses poumons et crie toute sa peur, son angoisse, sa surprise et sa joie de vivre. Je lui dégage les yeux, qu’elle a verts, sublimes, deux émeraudes au milieu de la terre / béton.
Il est quatre heures du matin, mon rêve s’achève et me laisse interdit, étourdi sur le bord de mon lit, avec une légère envie de pisser.
Hypnos, Thanatos et Morphée, il est des jours où vous me cassez les c….
Il est maintenant cinq heures cinquante cinq, par chance il ne sera jamais six heures soixante six, tout le monde dort dans la maison et j’écoute OK Computer de Radiohead. C’est bon et j’adresse un coucou à Sébastien Paindestre.