Maux & Cris

Textes, Poèmes, Livres, Rêves et autres billevesées

Après neuf mois de traitement, je devais rencontrer mon équipe hospitalière de choc, le professeur Lebret, chef du service Urologie, et la docteure (!) Bach, anesthésiste et oncologue.

Cette équipe est simplement fabuleuse, qui me fera défendre notre système de santé malgré toutes ses imperfections. Contrairement à d’autres spécialistes qu’il faut attendre longtemps pour un entretien bâclé, abscons et inhumain, ces deux organisent leur rendez-vous de manière à ce que le patient attende peu et que le rendez-vous se passe au mieux sans faire ressentir au patient la pression du temps dont ils disposent si peu.

Je m’étais préparé à entendre trois possibilités. La médiane m’a été annoncée. La tumeur n’augmente pas mais il faut continuer le traitement. Comme prévu dans mon scénario, je demande s’il est possible de mettre en place un moratoire afin de reprendre des forces. Je me sens faible, minable comme on dit dans le midi avec cet accent que j’aime tant.

Me voilà dehors avec ordre de mettre en place un régime hyper proteiné pour lutter contre l’immuno dépression qui s’est installée et de faire de l’exercice.

Cela fait une semaine et demie que j’ai arrêté le traitement et les médicaments sensés contrecarrer les effets secondaires. La première semaine a été peu simple, surtout mentalement où je me suis retrouvé dans un état quasi dépressif, polarisé sur l’inexorable fin de ma vie et l’absurdité, l’inutilité de se débattre pour la prolonger.

Et d’un coup, je prends conscience que le mot moratoire est un mot-valise. Il commence par la mort, habituellement positionnée à la fin de la vie alors que ce mot n’est ni début ni fin mais bien une pause. De plus, on y trouve cette terrible injonction « mort à toi ». Terrible mot !

Aujourd’hui je me sens mieux et me délecte de ce moratoire même si je ne dors que quatre heures par nuit et si mon système digestif doit encore reprendre son fonctionnement normal. Quelques maux de tête me tracassent, mais rien de bien pénible.

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