Maux & Cris

Nous sommes assis à la terrasse d’un bistrot. Il fait très chaud et nous rêvions d’une bière fraiche. Nous avions imaginé avoir du mal à trouver une place. Mais non, il y a peu de monde.

Pas loin de nous, une dame d’un âge respectable, autant que le mien, sirote son thé, tout en tenant une gentille chienne par sa laisse. Elle vient nous voir. La chienne, pas la dame. Sylvie et moi la caressons, elle est douce et gentille, pousse un aboiement sur Paul, dont elle a senti qu’il n’appréciait pas les bêtes de son espèce.

Sa maîtresse lui demande le calme avec un léger accent anglais correspondant à son look. Le visage doux et souriant, ses vêtements cachent difficilement les tentatives de débordement d’un corps débridé, sans que cela nuise à sa silhouette.

Nous la félicitons sur sa chienne et échangeons quelques mots polis.

Pendant ce temps, le serveur vient s’enquérir de nos souhaits. Les bras couverts de tatouages plutôt bien faits, bien habillé, il a un beau visage et une coiffure très courte, piochée dans les années de la sortie de la seconde guerre mondiale. Le cycle éternel de la mode. J’ai d’ailleurs vu très récemment une vignette représentant les modes de coiffure masculine depuis la seconde guerre mondiale, la photo de 1946 étant identique à celle d’aujourd’hui. Notre serveur est à la mode.

Nous commandons des bières blanches.

À ma gauche, une dame, trente cinq, quarante ans, a priori métisse (Mélissa ?), est totalement absorbée dans les premières pages d’un gros pavé de type bouquin technique. J’ai envie d’aller lui demander ce qu’elle lit, ce qu’elle veut apprendre. Quel travail fait-elle ? Veut-elle évoluer ? Je n’en ferai rien, bien évidemment. J’aurais été seul, et non en famille, je me serais sans doute lancé.

Le serveur amène nos bières ressemblant à des bières ambrées, pas à des bières blanches, qui s’avèreront par trop sucrées, parachevant le carnage. De nous trois, aucun ne finira son verre. Nous souhaitions déguster une bonne bière, sentir sa fraicheur nous aider à lutter contre les 30 degrés ambiants. Quelle déception, c’est raté !

À la table derrière Mélissa, une dame, la cinquantaine, travaille sur son ordinateur portable. Très concentrée, elle entre d’un d’air décidé et convaincu dans sa machine tout un tas de choses, générant un léger et incessant cliquetis .

De l’autre côté, un monsieur au profil de Django Edwards est au téléphone. Un Django sérieux, tellement sérieux. Un pantalon quelconque, une chemise blanche à petits dessins qui se veut classe. Mais pour cela, il aurait fallu bien la porter. Une cravate sans couleur depuis longtemps, et bien trop courte. Il a des cheveux frisés, parsemés et en pétard. Une caricature, pourtant très au sérieux au téléphone et agitant machinalement un papier presque froissé dans la main droite, sans jamais le considérer.

Plus tard il sera rejoint par un jeune trentenaire souriant, plus grand, élancé, qui a lancé une phrase se terminant par un grand éclat de rire. Son fils ?

N’ayant pas d’yeux sur l’arrière de la tête, contrairement aux araignées, je ne sais pas ce qui s’est passé derrière moi. Je pourrais imaginer, mais ce n’est pas le sujet.

P.S. : L’image mise en avant a été générée par l’IA de WordPress. Pas le texte, hein !!!