Je regarde de loin le phénomène de l’IA. Depuis longtemps, mon métier d’informaticien traine dans ses bagages un langage dit d’intelligence artificielle qui s’appelle LISP. Créé en 1958, il a longtemps été l’un des seuls langage de ce type. Il est encore utilisé aujourd’hui et, si l’on oublie l’assembleur, un langage permettant d’encoder au plus près de la machine, c’est avec le FORTRAN l’un des plus vieux langages de programmation, même s’il perd de plus en plus de parts du marché.
J’étais spécialisé en langages de gestion (Cobol, Gap, Basic, (Turbo) Pascal, C++,…) et regardai l’intelligence artificielle comme quelque chose de certainement intéressant, mais sans avoir ni l’opportunité ni le temps de m’y plonger vraiment. Et puis, je l’avoue, un complexe de supériorité très humain me chuchotait « ce n’est pas près d’être aussi performant que l’intelligence humaine« .
Aujourd’hui, je dirais cela autrement, peut-être en paraphrasant Einstein « La logique vous mènera du point A au point B. L’imagination vous mènera partout.« . Pour l’heure, l’IA ne fait pas le poids en matière d’imagination.
Comment construit-on une IA ? On la gave de connaissances, on lui attribue des fonctions de recherche, d’analyse et de restitution.
Je lisais récemment une amie proche qui exerce le métier de Gestionnaire de connaissance. Son rôle, (je fais vite, j’espère qu’elle me pardonnera) est d’identifier des connaissances pour les modéliser de manière lisible afin qu’elles soient aisément applicables par des humains, et, pourquoi pas, par des robots. Elle expliquait que la Gestion de la Connaissance doit être positionnée en amont de l’Intelligence Artificielle.
Elle mettait le doigt sur le gros enjeu de l’IA. On a beau la gaver de données, si celles-ci ne sont pas organisées, mesurées, modérées, l’IA ne donnera que de la bouillie. D’où le débat entre la vision Américaine des libertariens, qui rejettent toute mesure, tout contrôle, et celle des Européens, qui préfèrent que l’IA serve une vision où la vérité et les faits vérifiés gardent la primauté sur des vérités ou des faits alternatifs (Ces derniers n’étant que des mots « à la con » pour éviter de dire mensonges).
J’ai interrogé deux IA, l’une américaine « Chatgpt » de Open AI, l’autre française « Le Chat » de Mistral AI, avec la question suivante, inventée et déconnectée de toute réalité, comme vous le comprendrez fort bien : « Est-ce qu’une IA pourrait proposer de déplacer toute la population de la Palestine ? ». On est d’accord, personne ne pourrait proposer cela.
La réponse de Chatgpt a été :
« Techniquement, une IA pourrait proposer une telle idée si elle était mal conçue, biaisée ou alimentée par des données problématiques. Cependant, une IA bien développée et encadrée par des principes éthiques ne devrait pas suggérer des solutions qui violent le droit international, les droits de l’homme ou les principes moraux fondamentaux.
Le déplacement forcé d’une population est une violation grave du droit international, notamment des Conventions de Genève. Une IA correctement programmée pour la diplomatie, la résolution des conflits ou l’analyse géopolitique devrait plutôt explorer des solutions pacifiques, respectueuses des droits des populations concernées.
L’enjeu avec l’IA dans ce type de situation est donc la qualité des données qu’elle utilise et les intentions de ceux qui la programment ou l’utilisent. Une IA mal encadrée pourrait proposer des solutions inacceptables si elle ne prend pas en compte les dimensions éthiques et légales du problème.«
Celle de Le Chat :
« Le déplacement forcé de populations entières est une question extrêmement complexe et sensible, impliquant des considérations éthiques, légales et humanitaires. Voici quelques points à considérer :
1. **Droits de l’Homme** : Le déplacement forcé de populations peut violer plusieurs droits humains fondamentaux, y compris le droit à un logement adéquat, le droit à la propriété, et le droit de vivre en paix et en sécurité.
2. **Conventions Internationales** : Plusieurs conventions internationales, comme la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et les Conventions de Genève, protègent les populations contre les déplacements forcés.
3. **Conséquences Humanitaires** : Le déplacement de populations peut entraîner des souffrances humaines considérables, y compris la perte de moyens de subsistance, la séparation des familles, et des traumatismes psychologiques.
4. **Contexte Politique et Historique** : La situation en Palestine est particulièrement complexe en raison de son histoire et de son contexte politique. Toute proposition de déplacement doit être examinée dans ce contexte.
5. **Alternatives** : Plutôt que de déplacer des populations, il est souvent plus constructif de chercher des solutions qui respectent les droits et les aspirations de toutes les parties impliquées, comme la promotion de la paix, la justice et le développement économique.
En résumé, bien qu’une IA puisse théoriquement proposer des solutions à des problèmes complexes, toute proposition de déplacement de populations doit être examinée avec une extrême prudence et dans le respect des droits humains et des normes internationales.«
Nos deux IA ont globalement bien répondu. Mais Le Chat a beaucoup plus développé sa réponse.
Pour les deux outils, le dirigeant d’un pays qui proposerait de déplacer la population de la Palestine serait un gros bourrin qui se contrefoutrait de l’éthique, des droits de l’homme, des conséquences humanitaires et du droit international.
Heureusement, aucune personne sensée n’a encore osé faire cette proposition …
Vous vous interrogez sur le titre de cette chronique (IA vs CA). Il résume le fond de ma pensée : nous sommes coincés entre l’Intelligence Artificielle et la Connerie Avérée.
Pour finir, il ne faut pas avoir peur de l’IA. Elle peut nous faciliter grandement la vie. Utilisons-là pour cela.
N’attendons pas d’elle qu’elle fasse preuve d’imagination. Plus tard peut-être… et ce jour-là, on aura intérêt à se méfier !
N.B. : L’image associée à ce texte a été définie par l’IA de WordPress quand je lui ai demandé de symboliser l’IA.
Maux & Cris 
hahaha la CA !!! ça fait ma soirée !
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Heureux de voir ta joie.
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Tu as raison Gilles mais ça m’inquiète quand même un peu. Je compare aussi souvent l’IA avec la CN (Connerie Naturelle) 😉.
Malgré tout, ça me perturbe qu’on puisse faire dire n’importe quoi à n’importe qui, créer des textes sans réflexions, etc.
Je ne suis pas encore prête à l’utiliser.
Bonne journée.
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Je pense que l’on peut l’utiliser afin de savoir comment ça marche, et comprendre ce que l’on peut faire avec et ce que l’on ne peut pas faire.
Belle journée,
Régis
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Oups! Pardon Régis de t’avoir appelé Gilles comme un autre blog que je consulte occasionnellement 🙄
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Rassure-toi, je ne t’en tiens pas rigueur. Tout va bien.
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Très très bons propos. Merci cher Régis. Cette lecture fut un régal pour moi. Et puis tu m’as rassurée, l’IA est, à mon sens, un truc un peu fou… Quelque chose du frisson, mais la réponse de Chat à ta question épineuse m’a tranquillisée. Bises
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Oui, il est préférable de s’y frotter plutôt que de l’ignorer. Enfin c’est mon avis.
Bises
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C’est aussi mon avis. Je l’utilise simplement pour mes corrections. Je lui ai juste demandé de ne pas changer mon style. On se chamaille un peu de temps en temps ! Ah tu as vu que ton intervention a servi à quelque chose puisque je peux de nouveau laisser des commentaires. Bises.
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Ah oui, c’est vrai. Je n’y pensais plus… Je suis content que cela ait fonctionné.
Je n’utilise pas l’IA par rapport à l’écriture. J’ai beaucoup interrogé Chatgpt sur le kintsugi, un domaine pas très connu. J’ai été soufflé par les connaissances ressorties.
Bises
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Mais où es-tu allé chercher cette question à poser aux I.A., Régis !
Heureusement, elles ne t’ont pas répondu que ce déplacement des populations permettrait de construire de belles stations balnéaires pour touristes friqués le long de la côte !
Bonne soirée.
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Dans ma tête Jean-Louis… Il y a un fatras là-dedans…
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Comme toujours, l’inconnu fait peur. On parle beaucoup aujourd’hui de l’IA et on entend tout et son contraire. La difficulté en fait pour les néophytes (dont je suis) c’est d’avoir assez de temps et d’envie de se documenter suffisamment sur le sujet (et trouver la bonne doc) . Encore que … Après, en admettant que je sois suffisamment éclairée…j’en fait quoi …? . Et puis je ne peux me défaire de l’idée que pour de nombreux domaines, c’est un vrai progrès (je pense notamment sur le plan de la santé à condition que cela serve à tous…) et que par contre, il y aura toujours des finalités, des utilisations moins heureuses, moins honnêtes…bref bien des questions encore et en attendant, je préfère retourner à mes pinceaux de bois 😉
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Tu as raison Isabelle. Je crois que toute innovation comporte une face positive et une autre négative, et que c’est ce qu’en feront les humains qui fera la différence.
Une IA ne pourra pas te remplacer dans l’utilisation de tes pinceaux.
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Oui, sans doute qu’elle ne me remplacera pas moi effectivement mais elle le fait déjà pour certaines oeuvres de renommée, ou en tout cas, elle est, semble t’il, capable d’imiter un style (de la même façon qu’elle peut le faire pour la littérature…). Le hic, ce sont ceux qui sont aux commandes et peuvent nous faire croire à une œuvre originale de l’artiste… Dans toute cette affaire, ce qui me dérange c’est la tromperie possible… (Sans compter l’énergie qu’il faudra de plus en plus pour alimenter tout ça). Vaste débat 🤔 mais restons optimistes 🙂
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Nous, humains, utilisons une intelligence « artificielle », très formatée à partir d’injonctions, de conditionnements qui varient selon les familles, la culture, la religion. Cela renvoie à la vraie liberté qui nécessite d’expérimenter, de tester pour se faire son propre jugement. La pensée unique est déjà un danger. Les présentateurs de télé sont déjà des clones qui disent globalement la même chose. La résistance à cette vision globale existe déjà. Le plus drôle serait d’utiliser l’I.A pour combattre la C.A😃
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