Maux & Cris

Mon ami Phil Baron (compositeur, auteur, romancier) a récemment posté sur Facebook un article sur le fameux Melody Nelson de Serge Gainsbourg. Il en a profité pour parler de Jean-Claude Vannier, compositeur et arrangeur de ce fabuleux album, dédaigné à sa sortie, et qui aura mis dix ans pour trouver sa juste place, tout en haut.

J’ai vécu sa sortie. Il m’avait vite attrapé. En fait j’aime beaucoup Gainsbourg. Et Jean-Claude Vannier, dont je pensai pouvoir reconnaître aisément la patte. Cela s’est avéré plusieurs fois. Mais le temps nous apprenant les vertus de la prudence, je me garde de faire aujourd’hui des paris sur ce point.

Jean-Claude Vannier a collaboré avec tout ce qui comptait au moment de ses années arrangeur (Gainsbourg, Nougaro, Polnareff, Johnny, Barbara, Bécaud, Ferrer, Hardy, Jonasz… ). Il est connu comme arrangeur mais il compose encore plus. D’ailleurs, à un certain moment il affirmait ne plus vouloir faire l’arrangeur. Il a composé des musiques de film (plus de trente !!), de théâtre ainsi que ses propres albums. La fiche Wikipedia vous donnera le détail : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Vannier

En fouinant un peu, je suis tombé sur une vidéo où Maurane explique comment J-C Vannier est venu lui proposer ses services et lui a composé le fameux « Sur un prélude de Bach ».

Vous avez noté le caractère taquin du destin… Le prélude de Bach est lui-même fabuleux. Mais ce qu’en a fait J-C Vannier avec la voix unique de Maurane est incroyable. Maurane raconte n’avoir pas accroché du tout lorsque Vannier lui a présenté. Il lui a fallu du temps pour le digérer et se décider à en tester l’effet sur le public. Et là elle a compris. Cette chanson est énorme tube.

Une anecdote empruntée sur son site (http://www.jeanclaudevannier.fr/#/fr) « Plus tard j’eus la chance de rencontrer le flûtiste Roger Bourdin, qui me pistonna comme assistant à la prise de son aux studios Pathé Marconi, pour pouvoir payer ma flûte. « . Or il se trouve que Roger Bourdin n’est autre que le musicien qui a posé en une prise cette partie de flute fabuleuse qui a fait la gloire de « Paris s’éveille » de Jacques Dutronc et Jacques Lanzmann, sans laquelle le morceau serait resté un morceau chouette mais sans plus. Les rencontres sont parfois de facétieuses pirouettes du destin.

A écouter, pour les gens intéressés, une interview de Jean-Claude Vannier (35 minutes) disponible sur le musée de la Sacem : https://podcast.ausha.co/le-musee-sacem/13-les-grands-entretiens-jean-claude-vannier et un autre podcast du même musée sur les BO qui ont marquées Jean-Claude Vannier : https://file.ausha.co/acYJxsH0WqsI1uZj2EOl8Yw4sbwCyeKH5ozk3edg.mp3?token=fqRjbKval8Oejm5iByVKfg&expires=1616872886.

Le must, c’est peut-être cette page du site de JCV dédiée à des anecdotes. Certaines sont excellentes. Je vous le conseille : http://www.jeanclaudevannier.fr/#/fr/presentation-anecdotes/

Pour terminer, et avant de vous souhaiter une belle journée, écoutez donc le prélude de Bach en Do majeur joué par Glen Gould. Cela reste le départ de toute cette histoire. Que penserait Bach à l’écoute de cette chanson, faite à partir de son prélude ? Nous ne le saurons jamais… Jean-Sébastien, si tu me lis ?

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