Maux & Cris

Textes, Poèmes, Livres, Rêves et autres billevesées

Le meurtrier se livre encore à L’Emplumé … France-01

Lire l’épisode précédent : Dupin – Les confidences

Les ressources humaines, c’est un domaine qui m’a toujours plu. Définir un poste c’est de l’art. Comment tailler ce bijou pour qu’il donne le maximum à son entreprise. Virer tout ce qui ne sert à rien et mettre en avant ce qui est structurellement prioritaire. Imaginer le candidat comme la pièce qui s’emboîtera au bijou.

Imaginer sa voix, sa manière de bouger, la vivacité de son regard, de ses réactions. Savoir s’il saura rester à sa place ou s’il est pétri d’ambition. A l’arrivée cela ne donnera pas du tout la même chose. En avons-nous besoin pour une durée déterminée, pour un projet ? Saurait-il devenir une pièce maîtresse de l’entreprise ?

Oui, il ne s’agit absolument pas de juste vérifier si le candidat a le diplôme d’ingénieur qui va bien, et puis basta. Non, il faut tout connaître des candidats. C’est pour cela que la phase d’observation et la partie la plus longue. Des nuits et des jours à le respirer, le regarder, entendre, le sentir au sens premier et au sens figuré.

Cela peut durer. Cela doit durer jusqu’au moment de la certitude. Aucun doute ne doit subsister. Le candidat, j’écris le candidat par facilité, il peut tout aussi bien s’agir d’une candidate, doit répondre à 100% aux critères. La moindre imperfection, le moindre doute et c’est la porte ouverte à une foirade garantie.

Vous voyez le niveau d’exigence requis par cette phase. Seuls des êtres supérieurs peuvent mener cette tâche à bon port. N’est pas meurtrier qui veut ! C’était sa formule à ce malade. N’est pas meurtrier qui veut ! Et encore vous ne pouvez pas imaginer la lueur follement glaçante qui habitait ses yeux quand il parlait.

Il me donnait des exemples.

Lire l’épisode suivant : Dupin – Les confidences 3 

Quels exemples, l’Emplumé ? Tu ne vas pas nous planter, là, au milieu du gué ? Allez, sans rancune… Je vous souhaite une belle journée mes ami(e)s

feuilles

En automne, tous les crimes sont gris / In autumn all crimes are gray

The murderer still gives himself up to L’Emplumé … United Kingdom-01

Human resources are an area that I have always liked. Defining a job is art. How to cut this jewel so that it gives the maximum to its business. Remove everything that is useless and put forward what is structurally a priority. Imagine the candidate as the piece that will fit into the jewel.

Imagine his voice, his way of moving, the liveliness of his gaze, of his reactions. Know if he will be able to stay in his place or if he is steeped in ambition. On arrival it will not be the same at all. Do we need it for a fixed period, for a project? Could it become a centerpiece of the company?

Yeah, it’s definitely not about just checking if the candidate has the engineering degree that is going well, and then basta. No, you have to know everything about the candidates. This is why the observation phase and the longer part. Nights and days of breathing it, looking at it, hearing it, feeling it in the first sense and in the figurative sense.

It can go on. It must last until the moment of certainty. No doubt should remain. The candidate, I’m writing the candidate for convenience, it could just as well be a male or a female, must meet 100% of the criteria. The slightest imperfection, the slightest doubt and it’s the door open to a guaranteed mess.

You see the level of requirement required by this phase. Only higher beings can carry out this task successfully. Whoever wants to be a murderer! That was his formula for this patient. Whoever wants to be a murderer! And still you can’t imagine the insanely icy glow that inhabited his eyes when he spoke.

He gave me examples.

What examples, the Feather ? Aren’t you going to plant us there in the middle of the ford ? Come on, no hard feelings … I wish you a nice day my friends

Ciel en feu - Sky on fire

Ciel en feu / Sky on fire

Crédits : textes et photos Régis Vignon.
Credits : texts and photos by Régis Vignon.

14 réflexions sur “Le meurtrier se livre encore à L’Emplumé … – The murderer still gives himself up to L’Emplumé …

  1. Profession tueur, quelle belle définition pour un « chasseur de tête » !
    Oui, il y a quelque chose du tueur chez ces gens chargés de dégraisser les organisations jusqu’à l’os, et même un peu-delà. C’est d’autant plus facile pour eux qu’ils ne sont en général plus là pour voir les conséquences de leurs actes. Et c’est avec de telles personnes qu’on arrive à une organisation du système de santé totalement dépassé et saturée.
    (Je viens de finir le recueil « Stupeur et Confinement », un recueil d’écrits assez disparates, je n’ai pas tout apprécié, mais j’ai apprécié le genre « recueil à chaud » de réactions et témoignages sur le confinement. C’est intéressant de, déjà, se dire, « ah oui, c’est vrai, c’était comme ça, on disait ça », à propos d’une situation qui n’a jamais que 3 mois. Dommage que l’ordre alphabétique ait placé ton texte en dernier, Régis. La faiblesse de certains textes précédents aura peut-être dissuadé le lecteur d’aller jusqu’au bout, le privant du privilège de te lire.)
    Bonne journée, Régis.

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    1. Maux&Cris dit :

      Merci Jean-Louis.
      J’ai ressenti la même chose que toi en lisant le recueil. Le côté témoignage est intéressant, mais cela s’arrête là.
      D’ailleurs je m’étais positionné pour participer à deux autres ouvrages, mais j’ai fait machine arrière.
      Globalement j’étais content que mon nom soit marqué sur un bouquin, moi qui lit depuis toujours. Il s’agissait pour moi de désacraliser la chose.
      Ça c’est fait ! 😂
      Quand à ma place en fin de peloton, depuis les petites classes j’ai l’habitude, cela ne me touche pas. J’ai maintes fois vérifié que l’expression catho « les derniers seront les premiers », et bien comment dire proprement, n’est pas avéré. 😉
      Merci de ta dernière phrase. J’ai cru comprendre, selon notre chère SOLène, que tu ne te privais de dire ce que tu pensais. Donc merci beaucoup.
      Belle chaude journée, Jean-Louis.

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  2. Oui, c’est vrai que si j’ai parfois du mal à dire ce que je pense, je n’ai par contre aucun mal à ne pas dire ce que je ne pense pas !

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    1. Maux&Cris dit :

      Sans parler de toutes les fois où on ne sait pas dire ce que l’on pense !

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  3. Les ressources humaines se rapprochent souvent des ressources inhumaines… Où, comment quelque chose qui était censé apporter un « plus » aux entreprises (côté salariés) a, au final, trop souvent creusé la fosse des absurdités administratives. Quoique, parfois, il y a de bonnes surprises 🙂
    Biz, Régis ! A bientôt !

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    1. Tiens, c’est amusant, dans mon entreprise j’avais l’habitude de parler des Ressources inhumaines quand je parlais des RH !
      Bonne journée, petits bla-bla de Dom.

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    2. Itou 🙂 Il faut dire que la proximité des deux termes est tentante…
      Belle soirée à vous Monsieur Tout l’opéra ou presque 🙂
      Dom

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  4. Photonanie dit :

    Juste un test pour mon adresse de blog 😉

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    1. Maux&Cris dit :

      Le test a-t-il fonctionné ?

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    2. Photonanie dit :

      Oui, c’est maintenant la bonne adresse qui apparaît quand on clique sur mon pseudo, ce qui me dispensera de noter mon adresse correcte sous mon commentaire (par contre je ne me souviens pas voir « aimé » moi-même mon commentaire test, je ne me pensais pas narcissique à ce point😲…)
      Sinon pour rebondir sur le sujet, j’appelais les DRH chez nous les destructeurs de ressources humaines. On reste dans le même ordre d’idée pour ces désosseurs 🙂

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  5. Lazuli Biloba dit :

    Excellent portrait ! On imagine bien le personnage jubilant dans l’exercice de ses fonctions. Quant au titre glorieux de DRH, le mot « ressources » dit tout, on est bien dans le registre de l’exploitation. Je crois d’ailleurs que certains militent pour le titre de « directeur des relations humaines », pour ajouter encore une petite couche d’hypocrisie au système.

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    1. Maux&Cris dit :

      On a tous entendu des choses pas reluisantes sur les RG. Souvent, ils travaillent à sens unique, rarement pour le bien-être du salarié effectivement relégué au rang de ressource comme le papier ou l’ordinateur.

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