Maux & Cris

Tu vas me dire « arrête ton char, Ben-Hur », raz-le bol de ton église !

Que veux-tu ? J’ouvre la porte et sur quoi je tombe ? Cette église, que je peux prendre en photo sans même mettre un pied dehors… Et puis, je ne m’appelle pas Ben Hur, d’abord…

Sincèrement, c’est pas un peu lassant ?

Non, les couleurs et l’ambiance ne sont jamais les mêmes. Je ne pense pas avoir fait deux photos strictement identiques de l’église de Jeufosse.

Et d’ailleurs ce matin, encore un tableau !

J’aurais beaucoup aimé savoir peindre. J’aurais fait des dizaines de variations sur le thème de l’église de Jeufosse. Hélas, la fée de la peinture (si elle existe, en tout cas il n’y a pas de muse…) devait être trop bourrée le jour de ma naissance pour retrouver mon berceau. Et si elle l’avait retrouvé, elle serait sans doute tombé inanimée le nez dans mes couches rebondies et puantes. Ce qui ne l’aurait pas empêcher de ronfler grassement…

Du coup, je me suis replié sur la photo. Et j’ai fait des dizaines de photos de cette église. De quoi monter une expo géniale qui n’intéresserait personne. Ceci dit, le vernissage serait une bonne occasion de réunir les ami(e)s pour boire un coup.

Je l’aime cette église, coincée entre la route qui mène vers la Normandie et la colline du bord de Seine. Pas pour des raisons religieuses, ceux qui me connaissent le savent bien. Mais parce qu’elle est là, devant moi, tous les jours (j’ai failli écrire « que Dieu fait »…). Elle est familière. C’est une amie, un membre de la famille.

Elle se découpe sur un ciel changeant. Ce sont sans doute les caprices de ce ciel qui la font ressortir, elle qui ne change guère.

Comme une allégorie qui nous chuchoterait des mantras sur la beauté de la vie.

Et alors, du coup, obsession ou pas ? On en parle ?

Immédiatement, je ne sais pas répondre. Puis, rapidement, je me dis que c’est loin d’être mon seul centre d’intérêt. J’en ai plein des centres d’intérêt. Trop même, et ma vie ne sera jamais assez longue pour les creuser tous. Du coup, non ce n’est pas une obsession.

Va pour l’allégorie. J’en entends un, au fond de la classe, qui scande « Allez gorie ! Allez gorie ! Allez… »…

---