Maux & Cris

Vous le savez tou(te)s, Morbihan signifie Petite mer.

Le fameux Golfe du Morbihan, perle des amateurs de Bretagne. Une mer intérieure dont le cœur bat deux fois par jour, se remplissant et se vidant au rythme d’un battement éternel. Lorsque nous sommes passés, le cœur s’était contracté et avait rejeté l’eau vers la grande mer. C’était marée basse.

Ou alors quelqu’un avait retiré la bonde. Mais dans ce cas, qui est la personne chargée de l’ouvrir et de la refermer ? Comme les bourreaux, qui ne pouvaient pas habiter en ville du fait de leur « impureté », les manipulateurs de bonde sont-ils ostracisés ? Doivent-ils tous s’appeler James ? Ou porter des vêtements d’une certaine couleur ?

Le sol sablonneux près du bord et remplacé par une terre plus grasse. Le pied qui la foulera n’en sortira pas sans trace. Les bateaux, eux, sont à la frontière entre terre et mer. Mais que fait un bateau dans un no man’s land ? Pas naviguer, et s’échouer non plus… désespérant.

Certains petits bateaux n’aiment pas ce soleil qui efface leur couleur. Ils se cachent alors sous de basses frondaisons. Les plus gourmandes, celles qui descendent jusqu’à l’eau. Enfin lorsqu’elle est là… Le petit chemin se faufile en dessous. Un endroit égalitaire, un géant ne passant pas tête haute ici devra s’incliner.

En se promenant au bord, on croise de nombreux bateaux, posés sur le sol. Un bateau échoué ça ne sert pas à grand chose. Il le sait et attend avec impatience le retour de son milieu naturel, afin de retrouver le doux balancement d’une légère houle, comme un bercement salutaire… Certains aimeraient bien avoir des jambes parait-il ! Permettez-moi d’en douter. Un bateau avec ces jambes ? Insensé.

En continuant notre promenade, nous avons vu le niveau de l’eau monter. Le bateau blanc frémissait de la sentir s’approcher. Il tirait énergiquement sur son amarre, comme pour s’arracher et reprendre sa liberté. Mais, cher bateau blanc, patiente un peu et tu verras, l’eau se glissera doucement sous toi et te soulèvera. Alors tu ne pèseras pas plus qu’une plume, autant que le déplacement d’air d’une aile de papillon…

Mes préférés ! Le trio jaune, bleu et cyan déjà dans l’eau. Bleu est fier, il a un moteur, lui. Ses deux voisins ont besoin de gars avec de bons bras de marins sachant manier rames ou godille pour rejoindre les bateaux à voiles restés là-bas, plus loin, là où l’eau ne disparait jamais.

Nous avons aussi été à Vannes où le jardin des remparts nous a montré ses merveilles, sous un beau ciel un peu nerveux.

Immense merci à nos ami(e)s Valérie et Eric, qui nous ont recueilli ce week-end et nous ont fait connaître ces beaux endroits. 😘

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