Maux & Cris

Ce que vous allez voir et écouter est une bombe.

Un peu longue certes (48 minutes) mais cette interprétation du Concerto n° 3 de Beethoven est superbe. Enregistrée « en live » (comprendre : c’est de la musique vivante en une prise, exactement ce dont nous sommes privés depuis des lustres) par l’orchestre philarmonique de Radio-France le 27 janvier 2018 dans l’Auditorium de Radio-France, conduit par Mikko Franck, avec Alice Sara Ott au Piano.

C’est tout en finesse, en énergie et plein des sentiments qui font de la vie un endroit bouleversant, l’endroit où il faut être, le seul digne d’intérêt. Les autres, c’est de la m… Oh ! Veuillez me pardonner pour ma grossièreté, je reformule dans une langue plus lisse, ce ne sont que d’hypothétiques supputations auxquelles, pour ma part, je n’adhère pas.

Alice Sara Ott, nippo-allemande, est, au-delà de ses immenses qualités de jeu et d’interprétation, une artiste originale. La vidéo suivante vous le confirmera.

Les artistes sont à terre en ce moment. Privés des moyens d’exprimer leur art, ils regardent le cul du train de la culture s’éloigner au loin, de plus en plus petit. Bientôt, le mot culture n’existera que dans des musées, d’ailleurs fermés à jamais. L’art et la culture ? Un vieux souvenir, pour ceux, de plus en plus rares, qui auront eu la chance de la croiser. Ils seront reconnaissables à leur visage ridé par des larmes de tristesse.

Un monde réduit à un désert humain, peuplé de robots incapables d’aimer, de rire ou de pleurer. La tristesse gravée sur la face des androïdes sans âme, sans joie, sans amour. Est-ce cela que l’on veut ?

Sur France Inter, ce matin, j’entendais Akhenaton, chanteur du groupe IAM : « Une société qui s’effondre commence toujours par voir sa culture s’effondrer ».

Et oui, la culture c’est l’âme d’un peuple. Ce n’est pas pour rien que les envahisseurs commencent toujours par détruire les symboles culturels du peuple à mettre à la botte.

En 2015, les soldats de l’état islamique entrent dans la ville antique de Palmyre et en détruisent le patrimoine archéologique. En 2001, les talibans dynamitent les immenses bouddhas de Bâmiyân au nord-est de Kaboul. À Mossoul, à Ninive, à Tombouctou l’horreur aveugle a prélevé des parts d’humanité pour les détruire.

Ces destructions ne créent rien, ne sont compensées par rien, si ce n’est la haine qui s’ajoute à la haine, selon la formule de mon cru :

N + N = N²

Aujourd’hui j’ai lu un article qui comparait l’amour avec l’intrication quantique. J’ai trouvé cela très joli et poétique. Subsisterait-il malgré tout des pistes pour s’en sortir ?

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