Maux & Cris

Combien de fois as-tu lu ou entendu cette expression ? il n’y a rien qui te choque ?

Elle dit que les balles se perdent. Ce faisant (si j’ose dire…) elle exonère le chasseur de toute responsabilité. Ben oui, quoi, le chasseur n’y est pour rien si les balles vont se perdre au fond des bois. Elles sont connes ces balles !

Aucun sens de l’orientation, contrairement au chasseur qui, lui, sait parfaitement s’orienter dans les bois, comment se placer pour ne pas tirer sur ses collègues, son fils, son chien ou son père.

Mais les balles, elles, sont des grosses connes. Aucune éducation, elles n’ont pas appris à ne tuer que les animaux sauvages figurant sur une liste d’animaux à prélever, et qui ont l’âge de l’être. Oui, on prélève les animaux, on ne les tue pas. Et puis, faut assurer la chasse de l’an prochain…

Non, on ne prélève pas non plus le gars qui coupe du bois à côté de chez lui. On ne les tue pas non plus. C’est cette connasse de balle, qui s’en bat les douilles de regarder où elle va frapper. La balle tue, prélève ou dézingue.

Seul un lièvre de trois semaines ne comprendrait pas la manipulation de langage. Une balle est tirée volontairement par le chasseur en appuyant sur la queue de détente. Oui, on ne dit gâchette que dans les westerns. La gâchette existe mais c’est autre chose.

La queue de détente est donc activée par le doigt du tireur. Il va y avoir deux trois transferts mécaniques, via la détente, la gâchette, le chien, le percuteur et pan, la balle part, comme une balle d’ailleurs. Bref, il n’y a pas de hasard, la balle ne décide par seule de partir à l’aventure.

Une balle ne se perd pas, elle va là où on lui dit d’aller, même si c’est dans un humain. Elle est tirée volontairement par le tireur en appuyant sur la queue de détente. Le chasseur est responsable des balles qu’il tire. Je ne sais pas si cela se voit, mais je hais cet abus de langage.

La prochaine fois que tu parles de balle perdue, je m’en irai perdre une balle dans tes miches de crétin. Et je te dirai, c’est pas moi, mec, c’est une balle perdue, juste une de ces connes de balles perdues.

A noter la vision de Denis Cheissoux dans son excellente émission CO2 mon amour sur France Inter le 13 décembre 2020 (des minutes 0:55 à 4:00). Le reste de l’émission, concernant les tortues et les efforts de ceux qui les sauvent, est très intéressant. Mais la séquence de 0:55 à 4:00 revient sur l’événement qui m’a fait écrire cet article, mais en tellement mieux.

https://www.franceinter.fr/emissions/co2-mon-amour/co2-mon-amour-13-decembre-2020

A la demande de Sylvie et d’Evelyne, qui m’ont fait la même remarque avisée je vous prie de bien vouloir écouter « C’était bien (Le p’tit bal perdu) », paroles de paroles de Robert Nyel et musique de Gaby Verlor. Chantée d’abord par Juliette Gréco…

…elle l’a ensuite été par Bourvil…

… et par tant d’autres… et plus récemment par Sanseverino !

Excuse-moi, j’te laisse, je dois aller vider et préparer mon frère. On l’a invité à manger. Allez, bon week-end.

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